Les hommes terrassés

Publié le par Yves-André Samère

Comme je cite de temps à autre le Petit Journal de Yann Barthès qui passe chaque soir sur Canal Plus vers 8 heures 10, voici un exemple de journalisme efficace et qui ne s’en laisse pas conter par le terrorisme intellectuel ni par le politiquement correct.

Vendredi 8, parce que des féministes s’étaient affublées d’une barbe pour aller troubler une réunion de l’UMP où Jean-François Copé officiait, Barthès a invité sur son plateau deux membres dudit groupe féministe, finement intitulé « La Barbe », qui se présentaient comme Amélie et Céline. Elles sont d’abord arrivées avec leur barbe postiche, mais, dès le début, l’ont ôtée. Puis, dès la première question posée (« Pourquoi ces barbes ? », question naturelle), elles les ont remises dans une riposte de toute évidence préparée, et ont fait mine de féliciter Barthès de travailler sur Canal Plus, qui, dès le début « a été dirigée exclusivement par des hommes » – ce qui ne pouvait être reproché à un journaliste n’ayant jamais dirigé la chaîne– et sur laquelle « tous les animateurs de la tranche horaire phare qui est celle-ci sont des hommes ». Attaque immédiate, donc, suivie d’un nouveau retrait des barbes, à laquelle Barthès riposte en énumérant les noms de toutes les animatrices ayant travaillé ou travaillant encore sur la chaîne.

Bêtement, l’une des « femmes à barbe » rétorque : « Ça, c’est pas des statistiques, c’est des exemples ».

Barthès remarque alors que, si elles se sont attaquées à Copé, son parti ne manque pas de femmes en vue : Roselyne Bachelot, Michèle Alliot-Marie, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nadine Morano, Valérie Rosso-Debord… Puis, parce qu’elles ont affirmé que le cabinet du président de la République était « à 83,3 % masculin », il leur demande ce que cela changerait s’il était à 83,3 % féminin. « Ben, on verrait, c’est jamais arrivé, on sait pas ».

Enfin, à la question « Vous vous en prenez à tous les partis, mais pas au Front National, pourquoi ? Parce que c’est une femme [qui le préside] ? », elles ne trouvent rien à répondre, sinon cette saillie : « C’est un non-sujet. On s’y intéresse pas, quoi ! ».

Pour achever de les couvrir de ridicule, Barthès cite les présentateurs de journaux télévisés : rien que des femmes : « En fait, c’est David Pujadas qu’il faut sauver, non ? ». Confuses, et alors que le public applaudit, elles ne peuvent que bredouiller « Y a des hommes partout ». Dans ce cas, « Pouvez-vous dire que vous n’avez rien contre [les hommes] ? », demande Barthès. « On vous fait peur ? », insinue l’une des deux invitées, qui n’ont plus qu’à se retirer sous les applaudissemenrs ironiques du public hilare.

Encore une belle victoire contre le machisme !

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