Les salaires des patrons - 1

Publié le par Yves-André Samère

Dans son numéro de cette semaine, paru mardi à cause de l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ (loué soit-il !), « Le Canard enchaîné », en sa page 2, colonne de droite, ironisait sur le fait que « la crise écorn[ait] les salaires des patrons du CAC 40 », et feignait de les plaindre (les patrons, pas les salaires).

Voici donc quelques précisions. Le montant desdits salaires, je le donnerai dans une autre notule.

En 2012, le résultat net des sociétés du CAC 40 a diminué de 25 %, mais les rémunérations de leurs dirigeants n’a baissé que de 8,2 %. Il faut croire que ces braves gens n’étaient pour rien dans ces résultats médiocres. Dans le tiers le plus élevé de cette bande des quarante, la rémunération a même baissé de 10 %, passant de 5,7 millions d’euros en moyenne à 5,1 millions. Une vraie brimade. Dans le tiers intermédiaire, elle a aussi diminué, de 3,1 à 2,8 millions. En revanche, dans le tiers inférieur, ces miséreux ont vu leurs rémunérations augmenter de 27 % (je vous rappelle que les résultats de leurs sociétés ont BAISSÉ). Heureusement, les attributions d’actions gratuites existent toujours, ce qui peut mettre du baume sur les plaies !

N’oublions pas en effet que les patrons bénéficient d’un salaire fixe, dont le montant n’est en général revalorisé que tous les trois ans ; d’une rémunération variable, décidée par le conseil d’administration et versée en fonction des résultats de l’année précédente ; et des célèbres stock-options et actions de performance (sic), qui peuvent varier beaucoup d’une année à l’autre et qu’on ne peut donc pas comparer.

Par chance, Hollande, qui avait déclaré que son ennemi était la finance, n’a pas trop touché à ces diverses broutilles.

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