Les suicidés bibliques

Publié le par Yves-André Samère

Dans son livre Meredith’s big book of Bible lists, publié à New York en juillet 1980, Joel L. Meredith recense sept suicides dans la Bible. Je précise qu’il a écrit deux autres livres sur la Bible, qu’il semble considérer comme un livre historique (en quoi il a tort), l’un en avril 1983, Meredith’s second book of Bible lists, l’autre en janvier 2009, Meredith’s complete book of Bible lists: A one-of-a-kind collection of Bible facts (ouf !).

Voici donc les suicides de personnages bibliques.

Le premier concerne Abimelec, fils de Jerubbaal, et c’est raconté dans le livre des Juges, chapitre 9. Ce jeune homme ambitieux, après avoir tué ses soixante-dix frères – l’un s’est échappé – « sur une même pierre », fut proclamé roi, ce qui était la moindre des choses, et régna trois ans sur Israël. Naturellement, il connut quelques opposants, dont Gaal, fils d’Ébed, qui lui livra bataille mais dut s’enfuir. Néanmoins, après cela, il y eut un autre affrontement devant une tour, d’où une femme lança une grosse pierre sur Abimelec et lui brisa le crâne, sans toutefois le tuer. Mais, ne voulant pas, c’est bien normal, qu’on dise de lui qu’une femme l’avait ratiboisé, il pria un de ses compagnons d’armes de le transpercer de son épée.

Ensuite, il y eut le célébrissime Samson : c’est dans le livre des Juges, au chapitre 16. Comme vous avez vu le film, vous savez que, aveuglé par les Philistins après la trahison de Dalila, il choisit, en ébranlant deux colonnes, de faire s’écrouler le temple de Dagon, leur dieu, et il mourut sous les décombres, avec ses ennemis.

Le suivant fut Saül, premier roi d’Israël en titre, que Samson avait connu enfant, et qui combattit aussi les Philistins. C’est le dernier chapitre (le 31) du Premier livre de Samuel, alors que Saül vient de perdre une bataille et a été blessé. Au verset 4, craignant d’être achevé « par ces incirconcis », le roi demande « à celui qui portait ses armes » de l’achever, l’homme refuse, le roi se tue lui-même et son compagnon en fait autant, ce qui est bien émouvant. Les trois fils de Saül, dont Jonathan, celui qui avait été l’amant du futur roi David, moururent le même jour, mais eux ne se sont pas suicidés.

Le suivant fut Achitophel. Celui-là, personne ne le connaît ! Ce n’était pas un roi, mais un conseiller du roi David, et son nom signifiait « frère de la folie ». Comme il passait pour infaillible (une sorte de Patrick Buisson avant la lettre), on écoutait ses conseils comme des oracles, ce qui ne l’empêcha pas de trahir David en se mettant au service de son fils Absalom quand il se rebella contre son géniteur. Mais Achitophel commit l’erreur de conseiller au fils félon de... le laisser tuer David « avec l’aide de douze mille hommes » (!), Absalom refusa sur l’avis de ses autres conseillers, et Achitophel rentra chez lui et s’étrangla (Deuxième livre de Samuel, chapitre 17, verset 23).

Le suivant n’était qu’un serviteur, Zimri, « chef de la moitié des chars », au service du roi Éda, et qui conspirait contre son maître. Il le tua (chapitre 16, verset 10 du Premier livre des Rois) et prit sa place, mais il ne régna que... sept jours ! Le peuple assiégea sa ville, et, voyant qu’elle était prise, Zimri mit le feu à la maison du roi, et y périt (verset 18). Mais ce n’était peut-être pas le but recherché.

Le dernier suicidé est très douteux, puisqu’il s’agit de Judas, dont la légende dans l’Évangile de Mathieu (cela commence au chapitre 26, verset 14) est actuellement remise en cause. Accusé d’avoir « trahi Jésus » en le dénonçant aux Romains... qui ne le cherchaient certes pas car ils n’avaient rien à lui reprocher, et de le leur avoir désigné en lui donnant un baiser (absurde, tout le monde à Jérusalem connaissait Jésus, qui ne se cachait pas, prêchait tous les jours à la synagogue, et on n’avait nul besoin de le « désigner »), Judas se serait ensuite pendu à un arbre, par remords de son acte. Cette histoire ne tient pas debout, historiquement et psychologiquement.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

G
Vous remettez la parole en question.....tiens donc...
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Y
Ben oui, où est le mal ? Tout le monde devrait le faire, face à un tel étalage d’absurdités.