Ma contribution à la presse de caniveau

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques jours, j’ai raconté comment deux petits textes de ma main avaient été publiés à l’insu de mon plein gré dans un livre aux éditions L’Archipel, sans même que l’auteur et signataire en ait été averti ni conscient.

Or j’ai aussi alimenté deux ou trois journaux, mais très consciemment cette fois. Comme il s’agit de « Voici », « Closer » et « Public », tous fleurons de la presse de caniveau, il va sans dire que je suis particulièrement fier de m’en vanter ici. Voici l’histoire.

Il y a quelques années, un jeune journaliste arabe, qui avait découvert mes critiques de cinéma, m’avait contacté. Nous avons échangé quelques messages, puis sommes convenus de nous rencontrer dans un bar du Marais, et nous sommes devenus copains. Il gagnait alors péniblement sa vie en écrivant de petits textes pour un canard publicitaire qui faisait l’éloge des commerces du Forum des Halles. Puis j’ai eu le malheur de lui dire qu’il écrivait pour un torchon sans intérêt, ce qui était la stricte vérité, il en a pris ombrage et m’a signifié qu’il rompait les relations avec moi, comme s’il avait été le créateur de ce canard à la noix. Philosophe, je n’ai pas pris le deuil.

Deux ou trois ans plus tard, comme si de rien n’était, il a de nouveau pris contact avec votre (très humble) serviteur, et nous avons recommencé à nous écrire, nous téléphoner, et parfois nous voir dans un café quelconque, voire chez lui, à Belleville (il avait sans cesse des ennuis avec son ordinateur, et je le dépannais). Entre-temps, le journal qui nous avait brouillé avait disparu, mais mon camarade avait retrouvé du travail dans les journaux que j’ai cités plus haut. Or, très scrupuleux quant à la langue française, il tenait à fournir des textes parfaitement au point, et il m’envoyait tous ceux qu’il écrivait ; puis, au téléphone, nous les mettions minutieusement en bon français, et Dieu sait s’il était tâtillon !

Je n’ai gardé aucune trace de ces dizaines de textes que j’ai corrigés par téléphone, mais beaucoup ont été publiés. Je lui ai aussi fait cadeau d’une douzaine de textes humoristiques sur ce que j’appelais « Les morts comiques », écrits à sa demande, mais j’ignore ce qu’il en a fait, et je m’en fiche royalement. Et, faute d’être abonné aux honorables journaux qu’il honore de sa signature, j’ai dû en lire un ou deux quand il me les montrait, mais ne suis pas allé plus loin.

Tout cela est du passé : le gars, pas très équilibré, antisémite au dernier degré, a fini par m’énerver, et, à l’automne dernier, je l’ai envoyé voir chez Le Pen si j’y étais. Il n’en est pas revenu. Et ma carrière dans ce secteur de la presse a été stoppée « comme un lapin en plein vol » (citation de Thierry Roland).

Une autre fois, je vous parlerai d’un journal qui tenait à m’engager comme chroniqueur, et que j’ai quitté à temps.

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