Maître Capelo
Naguère, la télé ouvrait ses portes à des hommes comme maître Capello ; aujourd’hui, elle les ouvre à des Ribéry ou des Ariane Massenet. Comme quoi il y a un avenir pour tous.
Maître Capello (avec deux « l ») était le surnom affectueux donné à Jacques Capelovici (avec un seul « l »), qui vient donc de mourir. En 2011, il faisait figure de véritable extraterrestre. Songez que ce maboul utilisait l’imparfait du subjonctif, trente ans avant Sarkozy ! Plus grave, il était capable de respecter la grammaire, la syntaxe et autres vieilles lunes dont plus personne, Dieu merci, ne se soucie aujourd’hui. Franchement, si vous voulez être ridicule en société, hurlez donc contre l’emploi de mots comme indispensable ou nécessaire, alors que nous avons un incontournable qui sert à tout, ce qui est bien pratique ; ou encore, placez occasion dans la conversation, et chacun se demandera, les yeux ronds, si vous avez déjà feuilleté le petit Robert et rencontré le terme opportunité, qui est beaucoup plus savant, reconnaissez-le !
Non, s’il vous plaît, prohibez dé-fi-ni-ti-ve-ment les verbes commencer et travailler, et appliquez-vous à bien dire démarrer et bosser, avant que, dans la rue, les enfants vous jettent des pierres – pardon : vous caillassent !