Mal renseignée, Marie Colmant !

Publié le par Yves-André Samère

Marie Colmant passe pour une journaliste sérieuse et sachant ce qu’elle dit. En foi de quoi, les contre-vérités qu’elle profère dans l’émission de cette pauvre Isabelle Giordano ne sont jamais rectifiées par qui que ce soit.

Tant pis, je me lance : aujourd’hui, Marie Colmant, mise en présence de deux acteurs ayant joué dans un film qui se passe en 1976, a cru opportun de mettre son grain de sel, et d’affirmer que ce fut, entre autres, « l’année de la dernière exécution capitale en France », précisant que c’était celle de Christian Ranucci. À sa décharge, il faut dire que beaucoup y croient. Or c’est faux, archi-faux !

La dernière exécution capitale en France n’a pas eu lieu en 1976, mais en 1977. Et le condamné à mort n’était pas Christian Ranucci, qui fut seulement l’avant-dernier Français exécuté (condamné sans preuve et probablement innocent). Or, l’année suivante, le 23 juin, on a guillotiné à Douai le dernier Français, Jérôme Carrein, meurtrier d’une petite fille ; et le 10 septembre, Hamida Djandoubi, à la prison des Baumettes, à Marseille. Il avait été reconnu coupable d’assassinat, après tortures et viol. Tout cela se passait pendant le septennat de Giscard, qui a donc refusé sa grâce trois fois.

Après cela, il fallut attendre cinq ans et l’élection de Mitterrand à la présidence pour que la peine de mort soit enfin abolie, le 30 septembre 1981. Notez qu’on ne guillotinait plus en public depuis 1939 (le 17 juin, à Versailles), sur décret-loi d’Édouard Daladier, président du Conseil : le spectacle des voyeurs était révoltant – des journaux avaient publié des photos – et avait alerté jusqu’aux politiques.

Sauf erreur, il ne reste que deux guillotines en France, une aux Baumettes, donc à Marseille, et une autre, je crois, à la prison de Fresnes (à vérifier, car je n’en suis pas sûr, puisque certains affirment qu’elle se trouve au musée Carnavalet, à Paris). Les deux ont été démontées et mises en caisse. Il y en a eu beaucoup plus. Évidemment, on ne les montre pas au public.

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