Marcel Ophüls

Depuis le début des vacances, quelques minutes avant midi, France Inter diffuse une rubrique où Marcel Ophüls égrène ses souvenirs personnels. Il avait commencé en parlant de son père, l’illustre réalisateur Max Ophüls, mais à présent, il parle de sa propre carrière.

Marcel avait commencé avec son père, mais très fugitivement, pour son dernier film Lola Montès. Il avait en effet été assistant, avec cinq autres, sous le pseudonyme de Marcel Wall, mais il a été malade pendant une partie du tournage, et n’y a donc pas fait grand-chose. Puis, devenu réalisateur à part entière en France, parce que pistonné par Truffaut, il a fait deux films de fiction, Peau de banane (en 1963, avec Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo, qui n’a plus voulu tourner avec lui ensuite), puis Faites vos jeux, mesdames (en 1967, avec Eddie Constantine). Ces deux films de fiction n’ont eu aucun succès, et Ophüls s’est fait engager à la télévision française, alors l’ORTF.

C’est durant cette période qu’il a, sous les ordres d’André Harris et Alain de Sédouy, dirigé partiellement le seul film qui a fait sa notoriété, un documentaire, Le chagrin et la pitié (1969, durée, 4 heures et 11 minutes). Ce film, prévu pour la télé, y a été interdit, notamment parce que Simone Veil, qui faisait partie du comité de sélection de la chaîne, a mis sa démission dans la balance afin de faire interdire le film, car elle estimait que TOUS les Français y étaient présentés comme des salauds de collabos ! Le film n’est donc sorti qu’en salle le 5 avril 1971.

Ultérieurement, Ophüls s’est brouillé avec ses deux patrons et ne les a plus revus, parce qu’ils ont réalisé, pour les frères Louis et Vincent Malle, un autre film du même genre, en deux parties, mais beaucoup plus intéressant, Français si vous saviez, sorti en mars 1973 et qui durait... sept heures trois-quarts ! Ophüls affecte de croire que ce film était mauvais, tout comme il dit que Simone Veil a « fait du chantage » et qu’elle l’a diffamé, or c’est de la mauvaise foi.

Il a continué sa carrière à la télévision et a fait une dizaine de documentaires, dont le seul qui a laissé quelques souvenirs, Hotel Terminus (1988, quatre heures et 27 minutes), avait pour sujet Klaus Barbie, ca carrière et son procès.

Marcel Ophüls se révèle ainsi, au fil des émissions, un personnage fort médiocre, et qui n’est jamais que le fils de son père.