Marronniers
Comme le chantait Pierre Destailles dans Tout ça parc’ qu’au bois d’Chaville, chanson qu’il avait composée, « Ça r’vient d’façon régulière / Tout comme les radis ». Mais là, il s’agit d’un autre thème journalistique récurrent : le prix de l’essence !
Alors comme ça, les Français se plaignent que l’essence augmente TROP ? Pas un jour sans que les journaux, radios et télévisions n’abordent ce sujet-catastrophe, et que des micro-trottoirs, la plaie de l’information, donnent à la parole à des gens qui se plaignent parce que c’était mieux avant. Bonne nouvelle, le pays n’exporte plus rien, mais il produit encore des râleurs qui ne savent pas de quoi ils parlent. On pourrait peut-être les exporter ?
Soyons précis. Entre 1980 et maintenant, donc sur trente-deux années, le prix du litre de super sans plomb 95 a été multiplié par 3. Ce qui correspond à une augmentation annuelle de 3,5 %. Entre-temps, le SMIC a été multiplié par 4,5 – ce qui correspond à une augmentation annuelle de 4,8 %, supérieure à l’augmentation du prix de l’essence.
Si bien qu’une heure brute de SMIC, qui permettait d’acheter 3,9 litres de super en 1980, permet aujourd’hui d’en acheter 5,9 litres. Alors même que les voitures d’aujourd’hui consomment beaucoup moins ! Un litre de super, en France comme en Allemagne, représente 2 % du salaire quotidien, alors que c’est 2,5 % en Angleterre, 3 % en Italie et 4 % en Grèce. Si votre bagnole semble vous coûter plus cher, c’est parce que des tas d’autres éléments ont augmenté : stationnement, péages, entretien, gadgets idiots comme le GPS ou le blablabla qui vous avertit que vous n’avez pas bouclé votre ceinture, etc. Et je ne dis rien de l’éthylotest dont je parlais hier. Tout ça, oui, mais pas l’essence !
L’affaire est entendue, c’est bien une catastrophe nationale. Du même niveau que la santé de Johnny.