Mémoire
Il est bien, Copé. Il a déclaré aujourd’hui, histoire de faire bisquer Hollande, que notre cher président aurait dû consulter tous les partis politiques avant de décider ce coup de main qu’il compte donner aux États-Uniens dans leur expédition « punitive » en Syrie.
Tout à fait, Jean-François ! On sait bien que c’est l’habitude des présidents de la Cinquième République, que de consulter les citoyens avant de prendre une initiative ayant un rapport avec l’armée.
Et il est parfaitement exact que Sarkozy a consulté l’ensemble du personnel politique avant d’envoyer notre armée en Libye. D’ailleurs, on s’en souvient tous, sauf les amnésiques.
Et Jacques Chirac ? Il nous a tous consultés personnellement, avant de faire reprendre les expérimentations atomiques dans le Pacifique, en 1995, le jour même de l’anniversaire du bombardement d’Hiroshima par nos chers alliés (vous savez, ceux qui nous ont sauvés).
De même, avant d’inviter Hissène Habré, président du Tchad (premier preneur d’otages de l’ère contemporaine, assassin notoire, et fusilleur d’un négociateur que Giscard lui avait envoyé), dans la tribune présidentielle le 14 juillet 1987, Mitterrand, alors président de la République, nous avait fait sonder collectivement, c’était bien le moins.
Giscard, pour en revenir à lui, avait lancé une grande consultation nationale avant d’envoyer la Légion étrangère sauter en parachute sur Kolwezi pour en « exfiltrer », comme on ne disait pas encore, les étrangers en danger en Congo.
Enfin, De Gaulle avait organisé un de ses célèbres référendums avant de décider qu’on abandonnerait les harkis aux égorgeurs de la très démocratique Algérie nouvellement indépendante.
Hollande, cache-toi, tu fais honte à la France et à tes prédécesseurs, tous sans tache !