« Monseigneur » ? Et puis quoi encore ?
Pour la durée de l’été, Bruno Duvic fait sur France Inter l’intérim de Patrick Cohen, dans la tranche horaire quotidienne de 7 heures à 9 heures. J’aime assez ses manières : lorsqu’il présente quelqu’un, il dit « Bonjour monsieur » ou « Bonjour madame », ce que personne d’autre ne fait. Certes, il est stupide de dire bonjour à quelqu’un au micro, alors qu’on sait très bien que les deux interlocuteurs se sont vus avant. Là, c’est de la comédie destinée aux auditeurs, jugés, par conséquent, assez crétins pour y croire.
Malheureusement, Duvic recevait ce matin un évêque, et, à lui, il n’a pas donné du Monsieur, mais du Monseigneur. Jamais je ne comprendrai ni n’admettrai cette forme de déférence discriminatoire qui ne témoigne d’égards particuliers qu’aux prêtres CATHOLIQUES. Aucun autre culte n’est traité avec tant de platitude. Dire « Monseigneur » à un évêque, c’est reconnaître son autorité morale. Mais alors, pourquoi aux seuls dignitaires de CETTE religion-là ?
Soit dit en passant, l’évêque reçu ce matin s’est révélé particulièrement hypocrite et grossier. Grossier, parce qu’il s’est permis d’appeler par son prénom, Laetitia, une journaliste qui secondait Duvic. Hypocrite, parce que, interrogé sur l’opposition de l’Église catholique à l’ouverture aux homosexuels du mariage civil prévu par Hollande, il n’a cessé de répéter que la lettre du cardinal Vingt-Trois, qui sera lue demain en chaire, n’incitait qu’à la prière. C’est évidemment un peu biaisé ! Et ces dérobades ne trompent personne. La religion n’interdit pas de mentir ? « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites » (Mathieu, XXIII, 13-15)
(NB : et un journaliste disant « Mon père » à un prêtre, ce n’est pas un comble ? Surtout si le journaliste est juif, musulman ou athée !)