Morel, Guillon, Porte

Publié le par Yves-André Samère

Ce titre, imité sans scrupule de Gödel, Escher, Bach, se réfère aux trois chroniqueurs du matin sur France Inter, qui ont aussi cette particularité de se produire sur scène. Mais ils sont loin d’être à la même hauteur.

François Morel, acteur de talent, est un poète en même temps qu’un auteur de théâtre. Comme tel, il est souvent d’une inventivité qui confine au génie. Comme chroniqueur, il a des inventions qui nous stupéfient, comme ce biais qu’il avait inventé, en 2002, entre les deux tours de l’élection présidentielle, où la loi interdisait de parler à la radio des deux candidats en lice, Chirac et Le Pen. Jouant alors sur les assonances, il avait prononcé un vibrant discours invitant les électeurs à voter Charpak contre De Gennes, deux scientifiques célèbres. On en rit encore.

Didier Porte, lui, n’est pas acteur et se place résolument sur le plan politique, mais il n’épargne pas non plus les médias. Parlant toujours en son nom et n’interprétant pas de personnage fictif (ou alors rarement, comme dans son sketch dévastateur sur le reporter de télévision en mission en Afghanistan), il s’attaque toujours à de plus puissants que lui, et pas dans leur dos comme le fait Guy Carlier. Cette audace lui vaut, on le sait depuis aujourd’hui, d’être assigné par Arthur devant le tribunal correctionnel. Il ne lui manque que de jouer sur une grande scène, ce que je lui répète de faire depuis des années, mais il s’est jusqu’ici abstenu.

Stéphane Guillon, on sait déjà ce que j’en pense. De sa vulgarité, de son inculture, de sa prétention. Morel peut dire bite au micro, Porte peut marteler une demi-douzaine de fois dans une même chronique « Je nique Sarkozy, je nique la police, je nique Hortefeux », ils ne sont jamais vulgaires. Mais quand Guillon dit « Bonjour », on a tout de suite envie d’ouvrir la fenêtre pour aérer.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :