Mot de passe fragile ?

Publié le par Yves-André Samère

Une députée socialiste, Sandrine Doucet, s’inquiète des mots de passe trop faciles à craquer que les Français utilisent, notamment avec leurs comptes bancaires sur Internet. Et elle demande au gouvernement de nous persuader qu’il faut en choisir de plus solides. Judicieux. Quand on sait le pouvoir de persuasion du gouvernement, on devine que c’est dans la poche s’il se décide à nous « inciter », comme il le fait si souvent et si bien.

Il se trouve qu’en effet, les mots de passe les plus utilisés en France sont ridicules : votre nom, votre prénom, votre date de naissance, le prénom de votre dulcinée, le titre de votre film préféré ; ou alors, une suite facile à retenir parce que logique, comme 123456 ou aaaaaa. Mais où allons-nous chercher tout ça ?

Oui, mais voilà, certains établissements bancaires poussent à la roue avec leurs exigences. Alors que vous pourriez choisir un mot de passe très difficile à deviner, même avec l’ordinateur le plus puissant que pourraient uiliser les craqueurs (je n’ai pas dit « les hackers »), certaines banques EXIGENT que votre mot de passe permettant d’accéder à votre compte et d’y faire des opérations soit un suite de HUIT CHIFFRES, pas un de plus. C’est le cas de la Poste et de Boursorama. Or, huit chiffres alors qu’il n’en existe que dix, cela donne 10 puissance 8 combinaisons possibles, c’est-à-dire cent millions de mots de passe différents. Ben oui, de 00000000 à 99999999. Il paraît que c’est très insuffisant.

Vous me direz qu’il y a des précautions prises par votre banque. En général, au bout de trois tentatives d’entrer avec un mot de passe faux, on est éjecté. Et je vois mal un être humain essayer l’un après l’autre cent millions de mots de passe. Une machine, peut-être... Et puis, il existe un autre système, basé sur votre téléphone : lorsque, chez Boursorama, vous tentez d’accéder à votre compte, cela ne fonctionne pas tout de suite, car un robot vous appelle au téléphone dans la minute qui suit et vous communique un mot de passe supplémentaire (à six chiffres) qui n’est valable que dix minutes. Et donc, si vous êtes seul à pouvoir répondre au téléphone, aucun risque.

Cela étant, méfiez-vous de vos propres enfants ou de votre conjoint : ils savent aussi téléphoner, ces salopards !

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