Mots à la con... anglais !

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier, l’hébergeur de mes sites m’a envoyé une circulaire (ce malade en envoie une demi-douzaine par jour à tous ses clients), en expliquant que sa boîte est à notre disposition pour « fixer » les problèmes que nous pourrions avoir avec les services qu’il nous rend contre notre bon argent.

Je lui ai répondu que, lorsqu’il était petit, sa mère (et pas sa « maman », j’ai ma dignité !) lui avait sûrement appris qu’on corrigeait les erreurs, les défauts ou les problèmes, mais qu’on ne les « fixait » pas. On fixe une étagère pour qu’elle ne se casse pas la margoulette, mais si on fixe un problème, ça le rend impossible à corriger ! Hélas, il n’a pas compris et m’a encore envoyé, ce matin même, deux messages contenant la même ânerie. Je m’attends à en recevoir trois cents du même tonneau avant la fin de l’hiver.

Vous avez compris que ce charabia vient de la fâcheuse habitude, chez les gens qui traitent de l’informatique, de baragouiner ce qu’ils croient être de l’anglais. Hé oui, en anglais, to fix, c’est le verbe corriger...

Attention ! Je ne suis pas en train d’écrire qu’il faut prohiber tout usage des mots anglais chez nous. Lorsqu’un mot anglais n’a pas de traduction exacte en français, pourquoi ne pas l’employer ? Par exemple, week-end ne peut pas se traduire par « fin de semaine », parce que cette expression française ne comporte aucune notion de repos hebdomadaire. Mais, pour le reste, si la traduction française existe, aucune raison de ne pas l’utiliser. Dans le cas contraire, on emploie un « mot à la con », c’est-à-dire un mot inutile. Et donc, il est parfaitement crétin de dire opportunité pour occasion, ou challenge pour défi (un journal français s’appelle « Challenges »), et lorsqu’il a écrit son autobiographie, le défunt roi du Maroc, Hassan II, l’a intitulée Le défi, pas « Le challenge ».

Il est vrai que les étrangers sont les seuls à parler encore le français.

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