Multiplions les primes d’encouragement !
Il n’y a rien d’anormal au fait que la Sécurité sociale tente de contrôler que les arrêts de travail soient motivés : après tout, elle s’appuie l’indemnisation de 250 millions de journées d’arrêt de travail par an. Impossible de savoir, dans cette masse, quel est le pourcentage de tricherie, car les vérifications se font un peu au pif, mais elle-même table sur 13 % d’arrêts abusifs ! Autrement dit, une perte de plusieurs milliards d’euros…
Le plus curieux est dans ce qui suit : les salariés dont les conditions de travail sont les plus pénibles sont aussi ceux qui s’absentent le moins souvent ! Et le secteur public rendraient ses acteurs plus souvent malades que le secteur privé. Imaginez cela : en moyenne les salariés des petites et moyennes entreprises prennent sept jours d’arrêt par an, ils en prennent neuf dans les grandes entreprises, quinze dans l’administration, et jusqu’à un mois dans les administrations territoriales. Je tiens ce renseignement d’une enquête publiée par le magazine « Capital » en février dernier.
Il urge donc de faire quelque chose pour soulager, par exemple, le fardeau des malheureux fonctionnaires, qui s’usent la santé beaucoup plus vite que s’ils travaillaient en usine ! D’ailleurs, on y a songé : le rapport parlementaire sur la Sécu a proposé qu’on instaure une prime de présence pour encourager les fonctionnaires à ne pas abuser des congés de maladie.
C’est pourquoi je propose de mon côté une prime pour les voleurs qui renonceraient à cambrioler ; pour les alcooliques qui renonceraient à boire ; pour les curés qui renonceraient à violer les enfants du catéchisme ; pour les maris qui renonceraient à battre leur femme ; pour les maires de Paris qui renonceraient à taper dans la caisse ; pour les présidents de la République qui renonceraient à augmenter leur propre salaire ou à faire leur campagne de réélection aux frais de l’État ; et ainsi de suite.