Ode gastronomique
Nul n’ignore que le roi du Maroc, fils de l’horrible tyran Hassan II, se nomme Mohammed VI, et qu’il est surnommé « M6 » par ses sujets. (Oui, au Maroc, il n’y a pas de citoyens, seulement 32,3 millions de sujets. Et je vous épargne la vanne classique de Rochefort, consistant à renchérir : « Sans compter les sujets de mécontentement »)
En foi de quoi j’ai composé ce petit poème, qui devrait bien faire avancer mes affaires quant à l’attribution du Prix Nobel de Littérature dont mes amis disent qu’il est d’ores et déjà dans la poche.
Le roi Mohammed VI,
Faisant un safari
Bien loin de son pays
Tomba entre les griffes
D’horribles cannibales
Par malheur affamés.
Revenus au village,
Ils allaient l’embrocher
Afin de le rôtir,
Quant un sage intervint :
« Vous êtes trop pressés !
Voyez comme il est maigre.
Il vous faut l’engraisser
Avant de le manger.
Et puis, convenez-en,
La chair blanche est bien fade.
Mieux vaut l’assaisonner. »
Perplexes, les guerriers
Convinrent qu’en effet
Le festin projeté
Ne serait qu’un en-cas.
L’engraisser ? Mais alors,
Cela prendrait des mois !
Cet avis prévalut,
Et, de tranches de lard,
On barda l’embroché
Avant de le griller.
La recette ayant plu,
Le chef la baptisa
« M6 au lard ».