Omar Raddad

Publié le par Yves-André Samère

Demain sort ce film sur l’affaire de l’assassinat de Ghislaine Marchal, survenu en 1991, et pour lequel le jardinier de la victime, Omar Raddad, a subi sept ans de prison, alors que très probablement, il était innocent.

Le film prend pour titre cette inscription devenue célèbre, « Omar m’a tuer », qu’on a trouvée sur un mur de la cave – fermée de l’intérieur – où le corps de madame Marchal a été découvert, et tracée avec son sang. La justice a eu vite fait de conclure que la victime avait elle-même désigné son assassin, sans tenir compte du fait que, personne riche et instruite, elle n’aurait sans doute pas commis une faute de grammaire aussi grossière.

Raddad a fini par être grâcié par Chirac, en 1998, sur la demande du roi du Maroc, Hassan II – qui, pour une fois, a fait quelque chose de bien. Depuis, l’ex-jardinier fait des pieds et des mains pour être réhabilité. En tout cas, on a découvert, mêlées au sang de madame Marchal, les traces de deux ADN masculins qui ne sont pas celui d’Omar, et le parquet de Grasse a fini par demander à un expert d’établir un « profil génétique » à partir de ces échantillons. Il est probable que cette expertise établira l’innocence de Raddad.

Ce qui est certain, c’est que, tout comme pour le cas de Christian Ranucci, le président du tribunal qui a prononcé la condamnation a fait pression sur le jury, qui penchait plutôt pour l’innocence du prévenu, et a obtenu la condamnation après sept heures et demie de délibération. Ce qui est tout aussi certain, c’est que les préjugés raciaux n’ont probablement aucune importance dans cette affaire, contrairement à ce qu’affirmait l’avocat Vergès, qui sauta sur l’occasion de défendre un étranger, au début, et en profita pour verser de l’huile sur le feu, comme à son habitude, en affirmant que son client avait été condamné parce qu’il était marocain : Omar lui-même estime que c’est faux, et rappelle qu’ont été condamnés Patrick Dils (quinze ans pour rien !) et les accusés d’Outreau, dont aucun n’était arabe ; il oublie Christian Ranucci, justement, et Seznec…

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