Où voyez-vous une « guerre » ?
Pour une fois que Laurent Joffrin, qui dirige « Le nouvel observateur », ne dit pas une bêtise conforme à la mode du moment, on est forcé de reconnaître qu’il n’a pas tort. En effet, ce matin, et au rebours de ce que tout le monde clame, il a soutenu que la France n’était pas « en guerre », simplement parce que trois abrutis fanatisés et ne représentant rien ont défouraillé à tout va et tué dix-sept innocents. Joffrin a raison, la guerre, ce n’est pas cela, et pour jouer à ce point les cassandres, il faut n’en avoir fait aucune. Même les militaires, qui savent de quoi ils parlent en ce domaine et auraient peut-être intérêt à se faire mousser afin qu’on augmente le budget de l’armée, même eux n’ont pas prétendu que nous étions en guerre. Le terrorisme, c’est un cancer propre à notre époque, mais dix-sept morts, excusez-moi, mais ça n’a rien à voir avec Verdun (elle a duré dix mois, cette bataille-là, pas deux jours, avec plus de 2300 morts par jour).
Je sais bien qu’à Paris on avait instauré au degré maximal le plan Vigipirate, et un vigile, à l’entrée d’un cinéma hier, a inspecté mon sac, exceptionnellement vide de toute bombe (je n’avais que de quoi lire et une petite bouteille d’eau). Mais on voit bien pis en temps de guerre. Et les militaires qui patrouillent un peu partout et par groupes de trois dans les lieux fréquentés n’ont rien qui évoque les S.S. d’autrefois.
Donc, un peu de calme et de sang-froid. Quand la vraie guerre éclatera, on vous enverra un faire-part.