Ouf ! Luc Ferry ne paiera pas
Devinette : quel rapport y a-t-il entre Luc Ferry et le Crédit Lyonnais ?
Réponse : c’est élémentaire, tous les deux nous coûtent de l’argent quand nous n’y sommes pour rien.
On se souvient qu’à la suite de quelques opérations douteuses, le Crédit Lyonnais, cette honorable banque à laquelle il arrivait de prélever de l’argent sur les comptes de ses clients sans même les prévenir (on leur envoie une lettre disant qu’on va ponctionner sur leur compte une somme minime destinée à payer une cotisation à un nouveau service inutile, et s’ils ne répondent pas pour refuser, on considère qu’ils ont accepté « l’offre » – procédé tout à fait illégal), cette honorable banque, disais-je, s’était retrouvée dans le pétrin, et nous, contribuables, avions dû éponger ses dettes, notamment la somme astronomique réclamée par l’honnête Bernard Tapie, plumé par la banque dans l’affaire Adidas. Certes, ni vous ni moi n’avions jamais magouillé ni autorisé le Crédit Lyonnais à le faire en notre nom, il n’empêche que, clients ou non de la banque, nous payons encore l’addition.
Eh bien, Luc Ferry, c’est pareil, et on est soulagés, j’avoue. Pendant des mois, il a encaissé un salaire de 4500 euros par mois sans travailler, et, au lieu de l’obliger à rembourser, le Premier ministre, vous savez, le cher Fillon qui aime tant faire du tourisme en Égypte et qui part en week-end, chaque semaine, en avion et à nos frais (alors que son patelin est à une heure de TGV de Paris), le cher Fillon, donc, a fait savoir que ses services épongeraient la dette de Ferry. Avec nos sous, bien entendu. Et même si l’excuse de Ferry boite (je remercie Pagnol pour ce calembour à hurler de rire), nous paierons. Pas de discussion, Ferry est du même bord politique que le Premier ministre, donc il est intouchable (je n’ai pas dit « insolvable »)
On le sent, cette décision pleine de bon sens va faire un triomphe dans l’opinion publique, voire dans la majorité présidentielle.