Participe passé employé comme adjectif
J’ai manqué à tous mes devoirs en n’indiquant pas le truc permettant de savoir si le participe passé d’un verbe pouvait être employé comme adjectif – ou pas, car tous ne le peuvent pas !
Le truc en question est très simple : un participe passé ne peut pas être utilisé adjectivement si le verbe dont il est issu n’est pas transitif. Rappel pour ceux qui n’étaient pas là, un verbe transitif est un verbe qui admet un complément d’objet DIRECT.
Pour le savoir, ce n’est pas plus compliqué que de brûler un feu rouge quand il n’y a aucun policier au carrefour. Il suffit d’employer ledit verbe dans une phrase interrogative, introduite par qui ? ou par quoi ? Si la question a un sens, le verbe est transitif, et son participe passé peut servir d’adjectif.
Quelques exemples :
- j’ai trompé qui ? Valérie, avec Julie. Le verbe tromper est transitif, donc trompé peut être employé comme adjectif : Valérie est une femme trompée.
- tu as perdu quoi ? Ma réputation, en racontant des bobards à la télé, puis en jurant que je ne mentais jamais. Le verbe perdre est transitif, donc... vous avez compris : ma réputation est perdue.
- il a viré qui ? Le ministre qui s’en mettait plein les poches et planquait son argent à l’étranger. Le verbe virer est transitif, et Cahuzac est viré.
- dans quelques jours, vous aurez boycotté quoi ? Les élections municipales à Paris, parce que les deux candidates sont des démagogues. Le verbe boycotter est transitif, et les élections peuvent être boycottées.
En revanche, si le verbe n’est pas transitif, impossible. Au contrôleur qui vous interdit d’entrer dans une salle de spectacle parce que la représentation est démarrée, ou au directeur d’école qui refuse d’inscrire votre gosse parce que l’année scolaire est débutée, rappelez que les règles de grammaire ne sont pas faites pour les caniches.