Penser, ou ressentir ?

Publié le par Yves-André Samère

La dame de fer, médiocre film que j’ai vu ce matin, contenait au moins une réflexion intéressante que Margaret Thatcher aurait faite, et que je rapporte ainsi, d’après ma mémoire : « De nos jours, les gens ne pensent plus, ils ressentent ».

C’est tout à fait ce que j’avais remarqué depuis des années ! Tendez l’oreille (je vous y invite souvent), et surveillez les propos des hommes politiques et des journalistes. Les premiers, parlant en leur nom, disent fréquemment « J’ai le sentiment que... », et les seconds, « On a le sentiment que... ».

Donc, aucun doute, nous avons affaire à de grands sentimentaux !

L’ennui, c’est que le sentiment est une réaction personnelle, jamais collective. Et que la politique est censée s’occuper des affaires de tout le monde. Or une addition de personnalités n’a jamais constitué une collectivité. Autrement dit, tenter de prendre en compte les sentiments de tout le monde est une entreprise vouée d’avance à l’échec. Comme l’a écrit La Fontaine dans une de ses Fables, « On ne peut contenter tout le monde et son père ». La politique doit viser à satisfaire les besoins de la collectivité, et sans cacher les vérités pénibles ; pas à caresser les gens dans le sens du poil pour leur faire plaisir. Imaginez Winston Churchill, au début de la Deuxième Guerre mondiale, évitant de promettre aux Britanniques, non pas du sang, de la sueur et des larmes, mais qu’ils seraient bientôt rasés gratis !

Seulement, tout cela, c’est du passé. Aujourd’hui, si vous parlez franchement, vous n’êtes jamais élu !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

L
La dame de fer avait un copain, son nom : Pinochet...
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