Pirate sans cause

Publié le par Yves-André Samère

J’emprunte mon titre à Nicholas Ray, Rebel without a cause (c’est le titre original de La fureur de vivre).

Entendu aujourd’hui Gérard Jugnot dans une diatribe contre les gens qui piratent les films sur Internet. Oh, n’allez surtout pas croire qu’il plaidait pour sa chapelle, celle des acteurs surpayés. Mais non, voyons ! Il se faisait, cet hypocrite, l’avocat des techniciens, auquel on retirerait le pain de la bouche. Son prochain rôle, c’est celui de Pinocchio ? Ou de Tartuffe ?

Au fait, question vicieuse et que personne n’a jamais posée, à ma connaissance : si je me fais surprendre à tenter de télécharger un film sur eMule ou sur Azureus, que le téléchargement s’amorce, mais qu’au bout de quelque temps le film n’arrive plus parce que ceux qui le mettaient à la disposition du public se sont déconnectés ou l’ont retiré de leur répertoire, que se passe-t-il ? On va me chercher des poux dans la tête pour avoir commencé à télécharger le film alors que je ne l’aurai jamais obtenu ? On va me poursuivre pour avoir mis à la disposition d’autrui un film irregardable – puisque personne ne peut le visionner alors que le téléchargement ne s’est pas achevé ?

Si on va au fond du problème, on peut poursuivre quelqu’un qui a causé un préjudice à autrui : je pique des sous dans la sébille d’un aveugle, on me traîne au commissariat, bien fait pour mes pieds. Mais dans le cas présent, où est le préjudice, où est la victime ?

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