Pour ou contre la science ?

C’est l’une de ces questions idiotes que j’affectionne, car elles révèlent bien davantage que les questions intelligentes. Il y a, chez les hommes d’aujourd’hui, une attitude paradoxale. D’un côté, ils se méfient de la science : certains pays, et non des moindres, ont banni l’énergie nucléaire ; les engrais et les pesticides sont de plus en plus mal vus ; et ne parlons pas des OGM, autant dire du diable !

Mais, d’un autre côté, on espère toujours que « la science » va tout arranger. Qu’on trouvera quelque chose pour remplacer le pétrole quand les gisements seront en passe d’être taris ; que les voitures et les avions consommeront de moins en moins, pollueront de moins en moins ; que les maladies seront vaincues les unes après les autres (voyez le sida) ; qu’il sera de plus en plus facile de consommer des aliments venus des pays lointains, puisque nous le faisons déjà ; et, bien entendu, que tout ça coûtera de moins en moins cher, augmentation de la productivité oblige.

Il y a dans tout cela comme l’apparence du début de l’annonce de ce qui pourrait ressembler à une contradiction. Mais rassurez-vous, tout va s’arranger par miracle, comme d’habitude.