Quand la Poste nous vole
Hier soir, à 18 heures 45, on a pu voir sur Canal Plus un reportage qui traitait sur le mode amusant un fait assez bizarre. Je cite intégralement le texte de présentation : « Affluence ce matin à la salle des ventes de Nantes. Pendant deux jours, la Poste met aux enchères tous les objets non réclamés par les destinataires. On y trouve beaucoup de high tech. Les lots sont vendus un tiers de leur prix ».
Plus tard, le reportage lui-même donne quelques précisions : « Affluence record à l’hôtel des ventes pour des acheteurs alléchés par ces futurs cadeaux de Noël à prix cassé. […] Et c’est parti pour quatre heures de vente : des téléphones, des écrans plats, du parfum, 420 lots neufs sont à saisir. Ils sont issus des trente mille colis pour lesquels la Poste n’a jamais trouvé le destinataire. […] Mais il faudra [pour l’acheteur] ajouter 18 % de frais supplémentaires. À 280 euros, Brigitte remporte l’enchère pour ce PC portable, et remplit la hotte du Père Noël. Attention, tous les objets sont vendus sans garantie. Pour continuer les bonnes affaires, le Père Noël revient ce samedi : 298 jouets sont mis aux enchères ».
Ce ton guilleret ne semble déranger personne, c’est pour le bien du « Père Noël », n’est-ce pas ? Et nul n’aurait le mauvais goût de s’étonner que la Poste REVENDE les colis non livrés pour empocher le produit de la vente ! Il ne lui est pas venu l’idée, à l’honnête Poste, de retourner les trente mille colis non livrés à l’expéditeur, dont l’adresse figure obligatoirement sur l’étiquette du colis ? Comment appelle-t-on cela ? Ce ne serait pas du vol, par hasard ?
Imaginez un peu le scénario : j’ai un colis à livrer, je vois bien qu’il coûte cher (un gros téléviseur, ou un ordinateur, par exemple). Je prétends que je n’ai « pas trouvé » le destinataire, je garde le colis, et plus tard je le revends aux enchères. C’est tout bénéf...
Dire que chez nous – ça s’est vu –, on flanque en prison une mère de famille qui a dérobé dans un supermarché un pack de six yaourts périmés !