Que penser de Valérie Trierweiler ?
Bien que le journal « Le Monde » ait écrit de Valérie Trierweiler qu’elle avait publié de Hollande un « portrait psychologique acéré » – or ce journal est rarement vu comme une feuille de chou tout à fait propre à envelopper du poisson, et il passe pour être plutôt de gauche –, je ne suis pas absolument enthousiasmé par la dame, quoique encore moins séduit par son ex-Roméo. Mais de lui, je parlerai dans un autre article, car le zigoto dépasse Sarkozy sur pas mal de points. Et quand je dis « dépasse », faites l’effort d’imaginer ce que je veux dire.
Donc je crois ce que dit Valérie T. sur l’insensibilité pathologique de François Hollande, de même que je le tiens pour un fieffé menteur, et je ne suis pas le premier : ont dit la même chose sur son compte des personnalités aussi diverses que Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot, Arnaud Montebourg, Aquilino Morelle, et la quasi-totalité des journalistes qui ne rampent pas, car ça existe quand on ne s’appelle pas Laurent Joffrin, autant de sources qui, pour être hostiles (non sans raisons), n’en sont pas moins des témoins directs.
Je pense que cette dame se venge d’avoir été dédaignée, puis larguée de la façon la plus vulgaire possible. Or il est tout à fait normal et sain de se venger. Ne pas le faire, c’est se comporter comme un chrétien – ou comme un crétin, mais en l’occurrence les deux se valent (je dis bien « en l’occurrence », ne généralisez pas). Se venger, c’est agir en homme, quand bien même on serait une femme. Donc elle se venge, parfait, mais de façon assez peu subtile, et les choses, me semble-t-il, se passaient plus pittoresquement du temps des Borgia. N’oublions pas que son ex-amant a exigé, lorsqu’il a officialisé leur union, qu’elle abandonne les articles politiques dont elle vivait, et qu’il lui a interdit d’accepter une proposition de travail à la télévision, ce qui a amputé des deux-tiers les revenus d’une femme qui a trois enfants étudiants à entretenir et a renoncé à percevoir une pension de son ex-mari ! Hollande, lui, né avec une cuillère d’argent dans la bouche contrairement aux bobards qu’il a racontés au « Nouvel Observateur », n’a jamais eu de problèmes d’argent, et n’est pas près d’en avoir.
Autre grief de ma part, la chère Valérie écrit des articles sur la littérature, et proclame tout au long de son texte sa passion des livres. Je veux bien, mais si elle lit avec autant de ferveur, elle devrait savoir écrire ! Or elle écrit assez mal. J’ai renoncé à compter le nombre de fois où elle emploie le verbe réaliser dans le sens de comprendre, confusion d’un niveau très bas, quoique répandue ; j’ai relevé au moins une fois l’expression se rappeler DE quelque chose ; et lorsque l’impératrice du Japon lui offre gentiment d’employer entre elles leurs prénoms sans se soucier du protocole, elle affirme qu’elle préfère l’appelle « Sa majesté » ! Ainsi d’une part, elle ignore qu’on ne s’adresse jamais ainsi à un roi, une reine, un empereur ou une impératrice, mais elle ne voit pas non plus l’absurdité de dire SA plutôt que VOTRE lorsqu’on parle directement à quelqu’un (il est vrai que Cocteau lui-même a commis cette bourde dans L’aigle à deux têtes).