Querelle pour une quenelle
Je m’en veux un peu de n’avoir pas été le premier à faire le rapprochement entre ce geste inversé du salut nazi que font les stupides partisans du sinistre Dieudonné et celui, spasmodique, qui déclenchait le vrai salut nazi opéré par la prothèse du docteur Strangelove dans le film de Stanley Kubrick. Pourtant, je connais très bien ce film, vu de nombreuses fois – bien que je ne l’apprécie qu’à moitié. C’est Peter Sellers, acteur hilarant, qui tenait le rôle, ainsi que deux autres, dont celui du président des États-Unis. Kubrick rappelait ainsi, par la bande, que les États-Unis, après la guerre de 1939-1945, avaient récupéré des scientifiques allemands et japonais afin de les utiliser dans les domaines des recherches atomiques, aérospatiales et de l’armement bactériologique.
Toujours est-il que le mérite d’avoir remarqué la similitude de ces deux gestes revient à Louis-Marie Horeau, co-rédacteur en chef du « Canard enchaîné », auparavant chargé des chroniques judiciaires. Son article en page 1 du numéro paru ce matin est remarquable d’intelligence. Il a en outre le mérite de remarquer que, hormis Manuel Valls qui n’est pas absolument désintéressé, on n’a pas beaucoup entendu ses collègues du gouvernement, notamment Christiane Taubira, dont on croyait qu’elle était ministre de la Justice. Les poursuites contre Dieudonné et ses sbires sont de son ressort, mais elle est restée les bras croisés. Une demi-quenelle ?