Qui est « dégueulasse » ?

Si l’immense Philippe Val, directeur de France Inter, et l’himalayesque Jean-Luc Hees, président de Radio-France, ont pu mettre fin au contrat d’un humoriste pour avoir joué, dans un sketch, le rôle d’un homme politique qui s’entraînait à dire « J’encule Sarkozy » (humoriste qui, par conséquent, ne reprenait pas à son compte ce beau projet), à plus forte raison devraient-ils licencier immédiatement et sans indemnité la journaliste Pascale Clark, pour faute lourde – très lourde.

Recevant ce matin un dirigeant du Front National, dont le parti se propose de mettre fin au remboursement de l’IVG pour les femmes qui auraient omis de pratiquer la contraception, et parce qu’elle lui reprochait d’avoir repris le propos d’un professeur de médecine, paru dans « Le Figaro » et qui qualifiait cette forme d’avortement d’« IVG de confort », elle s’est permis de commenter par un répété « C’est dégueulasse ! ».

Il est clair et admis partout qu’un journaliste, non seulement ne doit pas exprimer ses propres opinions dans le cadre de son travail, mais aussi et surtout, qu’il ne doit pas insulter ses interlocuteurs. Pascale Clark a commis et réitéré une faute professionnelle dont je ne trouve aucun exemple récent.

(Il va sans dire que je ne prends pas parti sur la position du Front National, que je trouve démagogique ; mais moi, je ne suis pas un journaliste appointé travaillant sur une radio publique, et je n’ai aucune charte déontologique à respecter)