Racket aux Jeux

Publié le par Yves-André Samère

La raquette, c’est pour le tennis. Le racket, c’est pour le CIO.

Les logos, c’est sacré, pas vrai ? Et le logo des anneaux olympiques, encore plus sacré. Mais si, du temps de Churchill, quelqu’un avait fait avec ses doigts le V de la victoire qu’il avait inventé, je ne crois pas que l’homme au(x) cigare(s) aurait exigé qu’on lui coupe quelques phalanges.

À Londres pendant les Jeux – et, je crois le savoir, partout ailleurs et tout le temps –, l’utilisation des anneaux olympiques est règlementée avec la même sévérité que celle des personnages de Disney (essayez, vous qui possédez un magasin où que ce soit dans le monde, de dessiner un Mickey sur votre vitrine, et vous verrez débarquer chez vous les inspecteurs de Disney, qui vous menaceront d’être écartelé comme Ravaillac).

Ainsi, un boulanger londonien avait fabriqué des pains en forme d’anneaux : il a dû les enlever de sa vitrine. S’il les avait faits triangulaires, il n’aurait peut-être pas eu d’ennuis. Une fleuriste avait composé des bouquets sur le même thème : elle a dû remballer ses fleurs et tout ce qui va avec ; pas de roses sans épines ! Mieux : une dame âgée, sottement charitable, avait tricoté un pull-over aux couleurs sacrées pour une poupée, qu’elle comptait vendre au profit d’une œuvre de charité : on lui a cherché des noises, car, des goûts ET DES COULEURS (olympiques), on ne discute pas.

Et les radios-télés, au moins, on leur fiche la paix, compte-tenu de ce qu’elles font une pub d’enfer aux J.O. ? Même pas ! BFM n’a pas pu parler de « Jeux Olympiques », car elle n’avait pas payé les racketteurs olympiques, lequels vendaient le droit d’utiliser cette expression. Elle s’est résignée à parler de « Jeux d’été ». Bien fait. Elle n’avait qu’à avoir autant de pognon que Télé-Poubelle ! Si bien qu’en Angleterre, quelques firmes ont préféré se censurer et parler de « The O-word ».

On n’est jamais trop prudent.

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