Recommandée... et forcée !
Encore une possibilité que la Poste offrait, mais qui va disparaître ! Jusqu’ici, lorsqu’une lettre recommandée vous était envoyée, vous aviez la possibilité de demander au facteur (ou au guichetier) de vous dire QUI vous envoyait ladite lettre, puisque le nom de l’expéditeur est forcément inscrit dessus ; et de la refuser si cet expéditeur était un fâcheux avec qui vous vouliez n’avoir aucun rapport. Cela m’est arrivé, avec une folle qui me harcelait : j’ai refusé sa lettre recommandée, et elle ne m’a plus embêté.
Or Éric Besson, qui a été muté, lors du dernier remaniement, à un ministère moins compromettant que son dernier poste, a annoncé hier la signature d’un décret attendu depuis cinq ans, et qui permettra d’envoyer des courriers recommandés sous forme électronique. Seuls les envois effectués par opérateurs agréés, comme la Poste ou un autre opérateur postal disposant d’une licence, auront valeur juridique. Cet opérateur devra envoyer un message électronique au destinataire pour l’informer qu’une lettre recommandée lui est adressée, mais, et c’est là que le bât blesse, sans que l’identité de l’expéditeur lui soit dévoilée. Le destinataire pourra alors accepter l’envoi électronique, ou demander un acheminement classique sur papier.
Merci de nous avoir fait attendre cinq ans une innovation aussi naze, et que je refuserai aussi. Le message électronique m’avisant qu’une lettre recommandée m’est destinée sans que j’aie mon mot à dire, je le renverrai à l’expéditeur, en l’occurrence la Poste (il y a peu de chance qu’un autre « opérateur » soit volontaire pour assurer ce prétendu service).