Réfutation de Ferdinand Lop
Hier, « Le Canard enchaîné » faisait allusion à Ferdinand Lop (1891-1974), qui fut enseignant, poète et surtout candidat perpétuel aux élections en France. C’est lui avait proposé de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer, comme le rappelle ce journal.
Eh bien, en dépit du fait que je ne milite pas chez les anti-Lop, je regrette de devoir affirmer que Ferdinand était nul en géographie. En effet, je me suis rendu sur place, grâce aux bons offices de mon ami Google Earth, bien connu dans son immeuble, et je me suis livré à une petite expérience instructive, profitant du fait que Google Earth est muni d’une règle permettant de mesurer les distances à la surface du globe terrestre, instrument qu’on peut aussi utiliser pour vérifier certains alignements.
J’ai donc, avec cette réglette, « prolongé » le boulevard Saint-Michel, espérant atteindre la mer. Rappelons aux incultes que le boulevard Saint-Michel commence au bord de la Seine, où se trouve les plus petits numéros, et s’en éloigne à mesure que les numéros croissent – c’est la coutume dans la numérotation des rues à Paris. Il s’ensuit donc logiquement que le boulevard Sait-Michel ne peut se prolonger qu’en s’éloignant de la Seine, vers le sud-sud-ouest. La ligne droite qui le prolonge traverse ainsi Paris sur la rive gauche, traverse l’Île-de-France, puis la France, franchit la frontière franco-espagnole, traverse toute l’Espagne, passe en Afrique du Nord en franchissant, non pas la mer, mais le détroit de Gibraltar (ce point est capital), puis coupe à travers le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal et la Gambie, avant de plonger la tête la première, non pas dans la mer, mais dans l’Océan Atlantique... qui n’est pas une mer !
Je crois donc avoir fait la démonstration qu’il est IM-POS-SIBLE de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer.
Ferdinand Lop était un gros nul.