Réponse à un écolo d’esprit débraillé
Il m’arrive d’égratigner certains groupes de gens, et qu’un individu, appartenant à l’un de ces groupes, s’estimant offensé, m’apostrophe. Logiquement, il le fait sur le même canal, c’est-à-dire ici, par un commentaire, en laissant son adresse électronique, ce qui me permet de lui répondre (éventuellement) en privé. En effet, n’étant pas interpellé publiquement, je ne crois pas utile, si je veux lui répondre, voire le ridiculiser – car certains le méritent –, de le faire publiquement.
Or, hier, et pour la première fois, un certain Remi Soleggea me prend à partie… sur Facebook ! Je ne sais pas comment on peut, avec Facebook, joindre quelqu’un qui ne s’y est pas inscrit, et je ne compte pas pousser mes recherches : vous avez remarqué que j’ai supprimé les icônes de Facebook et de Twitter sur ce bloc-notes, et que je n’utilise pas ces réseaux, n’en ayant aucun besoin pour augmenter mon audience – qui va très bien, merci.
Le quidam dont je parle, je n’ai pas hésité à écrire son nom, puisqu’il m’interpelle dans un lieu en principe public. Et je publie sa prose, que voici, dont je ne corrige que la typographie pour la rendre plus lisible :
Bonjour Yves-André,
Sais-tu que, passée la Porte d’Orléans, il y a un pays qui s’appelle « la France » avec des gens qui bougent et vivent et peut-être même pas si mal ? Il faudrait que tu sortes un peu, que tu te [sic] changes d’air, que tu apprennes à respirer. La pollution t’embrume le cerveau. Tu devrais voyager, te [re-sic] changer d’air, t’ouvrir, ne plus considérer Paris comme le centre du monde, ce qu’elle n’est, malheureusement, plus depuis quelques [re-re-sic pour ce pluriel] temps déjà. Va. Visite des vraies villes. Regarde autre chose que ta ville-musée. Je dis ça bien sûr à propos de ce ton méprisant que tu as, de ce style laconique qui condamne définitivement sans finalement bien connaître. « Pour ma part, désolé, mais être à la fois, nu, debout et en Auvergne, cela dépasse mes possibilités, je préfère être assis, habillé et à Paris ».
Ah ! J’allais oublier... le naturisme, tu devrais essayer, c’est très bon pour l’équilibre psychique. Le naturisme, rassure-moi ? Tu connais ?
On remarque que mon distingué interlocuteur procède de la manière classique : il ne sait pas du tout qui je suis ni comment je vis, mais il ne recule pas à faire certaines suppositions fort aimables. Ainsi, j’ai le cerveau embrumé par la pollution, je ne sais pas respirer, j’ignore tout de la France et des « vraies villes » [sic], mon psychisme est en déséquilibre, et je souffre de parisianisme (moi qui, né en Afrique où j’ai passé pas mal de temps, ne vis à Paris que depuis douze ans, quelle honte !).
Je connais cette tournure d’esprit. Il y a quelques années, j’avais écrit un article un peu sévère sur les auteurs de sous-titres des séries télévisées et des films, et une certaine Laura C***, qui fait ce métier, m’avait envoyé une lettre furibarde où, prenant prétexte que j’ignorais tout, disait-elle, de son métier, elle en concluait que je n’avais aucune culture et ne lisais que « Voici ». Tout à fait, Laura, mais tu avais oublié « Closer », « Gala », « France-Dimanche », « Ici Paris » et « Points de vue – Images du monde ».
Je n’insiste pas, on ne tire pas sur une ambulance. Pas plus que je ne me sens obligé de répondre à des questions sur le naturisme utilisé à des fins de com’, que je connais mieux que mon faiseur d’apostrophes. Mais j’observe que les intégristes de l’écologie sont comme les autres fanatiques : si, refusant de les suivre, on fait à leurs dépens un peu d’humour, ils vous envoient aussitôt à l’asile psychiatrique.
À quand l’ouverture de listes de proscription pour les récalcitrants à la bienpensance ?