Rester un homme honnête (tout en magouillant)
Vous savez quelle est ma chanson préférée ? Mais non, pas Le curé de Camaret, encore moins le dernier tube de Carla. Ma chanson préférée, c’est celle qu’on entonne chaque fois qu’un homme politique se fait prendre la main dans le pot de confitures, au bénéfice de son parti : « Monsieur Untel est UN HOMME HONNÊTE ! ». Suit le couplet : il n’a tiré aucun bénéfice personnel de ses magouilles.
Certes, certes. Dans ces conditions, je veux bien, moi aussi, magouiller au bénéfice du parti que vous voudrez (pas le NPA, faut pas pousser non plus. Un gros parti). Et je m’engage d’avance à n’en tirer aucun bénéfice personnel, si l’on me garantit que je pourrai voyager partout en première classe ; avoir une voiture de fonction avec chauffeur ; séjourner dans les grands hôtels ; manger dans des restaurants de luxe et y convier mes amis politiques et les industriels et hommes d’affaires que je dois convaincre de cotiser pour les bonnes œuvres de mon parti ; avoir un bureau et des secrétaires ; être invité dans les émissions de télé en vue ; participer à des universités d’été en étant assis au premier rang ; être interviewé par Jean-Michel Aphatie ; me faire offrir un nouveau téléphone portable chaque semaine. Etc.
Ah ! C’est dur, de rester UN HOMME HONNÊTE ! Mais ils sont si nombreux à y être parvenus. Je devrais pouvoir y arriver.