Rire sur France Inter - 13

Publié le par Yves-André Samère

Le succès de Rien à cirer tenait à la composition de son équipe, qui ne tarda pas à devenir pléthorique. Précisons que ses membres n’étaient pas présents tous les jours, puisqu’on alternait. L’une des décisions de Ruquier fut de continuer ce que Claude Villers avait commencé dans Le Vrai-Faux Journal : employer des imitateurs, pour lesquels il écrivait chaque jour des textes ou réécrivait des chansons. C’est lui qui a fait débuter à la radio Fréderic Lebon, qui n’imitait que des femmes, avec une précision étonnante (avant lui, seul Claude Véga avait réussi dans le genre). Cet artiste donna quelque temps un spectacle au Point-Virgule, que j’ai vu et qui était excellent, mais il semble avoir disparu de la circulation après 2003-2004, et une rumeur a prétendu qu’il travaillait au rayon bricolage du BHV ! Je n’ai pas vérifié, mais je peux dire qu’il a participé au film L’illusionniste pour les voix de chanteuses du générique de fin. Son dernier passage à la télévision date du 18 novembre 2006, dans une rétrospective sur France 3.

La plupart des chroniqueurs de Rien à cirer ont changé d’orientation professionnelle. Serge Riaboukine, qui était déjà acteur, l’est resté et joue volontiers des rôles de brute et de salaud. Virginie Lemoine et Sophie Forte ont délaissé l’humour pour la comédie, de manière très intermittente pour cette dernière. Laurence Boccolini, excellente chanteuse, douée pour le jazz, a sévi durant des années sur Télé-Poubelle, en maîtresse sadique du Maillon faible, avant de se lancer dans une série télévisée dont elle était scénariste. Depuis, elle anime surtout des jeux à la télé. Pascal Brunner a longtemps, lui aussi, animé une émission de jeux sur France 3, Fa si la chanter, puis il a été atteint d’un cancer. Guéri, il ne travaille plus. Laurent Gerra, imitateur, est devenu une grande vedette de la scène et il a une émission quotidienne sur RTL. Il a perdu sa timidité originelle et fait aujourd’hui dans l’humour très bas de gamme. François Pirette, humoriste belge, est resté dans le métier, mais travaille surtout dans son pays. Chraz, qui dirige aujourd’hui un théâtre près de Clermont-Ferrand, a continué sur France Inter jusqu’en 2000, avant de partir pour de bon. Et Patrick Font, particulièrement doué, a eu maille à partir avec la justice, fait quelques années de prison, et n’a pas réussi à redémarrer dans le métier à sa sortie. Ruquier l’a aidé financièrement, sans aller jusqu’à le réembaucher, car c’était peine perdue, le public ne veut plus de lui.

Notons que le pianiste de Rien à cirer était l’indéboulonnable Richard Lornac, qui est toujours en place sur France Inter. Ce qui tombe bien, il est très bon (et de formation classique).

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