Rire sur France Inter - 15

Publié le par Yves-André Samère

Avec Rien à cirer, son producteur Laurent Ruquier s’était peu à peu constitué une équipe très portée sur le rire : les imitateurs Pascal Brunner, Patrick Adler, Frédéric Lebon et Laurent Gerra, les humoristes Anne Roumanoff, Sophie Forte, Virginie Lemoine, Laurence Boccolini pour la gent féminine, Jean-Jacques Vanier, Jacques Ramade, Jacques Chraz (on ne disait jamais son prénom), Patrick Font, Didier Porte, Christophe Alévêque, Serge Riaboukine, François Pirette, Arnaud Lemort dans le camp masculin. J’en oublie peut-être...

En 1996, Ruquier se lance vraiment dans le business en créant sa société de production, RUQ Productions, et, dans la foulée, met à mort Rien à cirer en décembre. Tout en animant chaque matin, à 9 heures, une courte émission, Les p’tis déjs, il installe à onze heures une autre émission complètement différente mais toujours en public, qui tend plutôt vers les jeux (débiles), Changement de direction. Subtile allusion au fait que Radio France a effectivement changé de direction : le PDG est à présent Michel Boyon, et le directeur des programmes de France Inter est Jacques Santamaria (aujourd’hui scénariste à France Télévisions, et auteur d’un livre sur l’Élysée).

Ce changement de direction se fait aussi dans le personnel : Guy Carlier arrive dans l’émission du matin, sous le pseudonyme de « monsieur Le Tallec, imposé par la direction », et il alterne avec Didier Porte, les deux ne se croisant jamais à l’antenne. Hélas pour le second, il ne va pas faire de vieux os dans Les p’tits déjs, car il est dans le collimateur de... la direction, qui le licencie sous un prétexte ridicule : avoir dit à l’antenne du mal de Johnny Hallyday ! Or cette éviction s’est probablement faite avec l’accord de Ruquier, témoin ce petit dialogue que j’ai entendu un matin :

Gérard Miller.- Je dois vous dire, Laurent, qu’un de vos chroniqueurs dit du mal de vous dans votre dos.

Laurent Ruquier.- Oui, je sais qui c’est. Il ne viendra plus.

Et Porte a disparu de France Inter du jour au lendemain !

Détail : le psychanalyste Miller, qui a porté ostensiblement ce coup de poignard – mais c’était sans doute une comédie que jouaient avec élégance les deux compères – est le nouveau grand ami de Ruquier, qui s’est fabriqué une équipe entièrement nouvelle avec notamment Claude Sarraute (seul Jacques Ramade est conservé), et a licencié tous les autres. C’était la naissance de la fameuse « bande à Ruquier »... qui dure toujours.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
En fait, après avoir farfouillé dans ma mémoire qui contient un certain bric à brac que ledit professeur de son fils s'appelait Le Tallec, ce qui est logique.
Répondre
Y
Merci pour cette histoire, que je ne connaissais pas.
Répondre
D
En fait, "Le Tallec" remonte à plus loin. Carlier intervenait au téléphone, alors qu'il était encore directeur financier, en prenant le pseudonyme de Monsieur Le Tallec, Huissier, et critiquait à<br /> la mode facho tout ce qui dépassait, notamment Monsieur xxx (j'ai oublié le nom) professeur de mathématiques, ceci pour faire rire son fils qui avait maille à partir avec ledit professeur. C'était<br /> sur RTL ou RMC, je ne sais plus. Les producteurs au début l'ont pris à l'antenne comme un vrai auditeur, puis l'ont en quelque sorte fidélisé, ses interventions étant appréciées.<br /> Tout cela étant S.G.D.G., ma mémoire étant moins parfaite que celle de notre hôte. Carlier l'avait raconté un jour sur Inter.
Répondre
Y
Je pense que c’était une blague arrangée avec Ruquier, mais pour une raison qui ne tenait qu’à eux. En fait, Ruquier le présentait comme « le gaulliste de droite imposé par la<br /> direction », je m’en souviens très bien.<br /> <br /> À l’époque, Carlier ne se montrait pas en public. Il n’est apparu dans le studio qu’avec « Le Fou du Roi », et on n’en croyait pas ses yeux de voir un homme aussi gros. Quand le public<br /> entrait, il était déjà là, assis, pour qu’on ne le voie pas marcher. Aujourd’hui, il paraît tout maigre, en comparaison.
Répondre
X
Le pseudonyme de Guy Carlier m'a intrigué longtemps, puisqu'il fut abandonné par la suite. En connaissez vous les raisons?<br /> <br /> X
Répondre