Roselyne Bachelot dans ses œuvres
Je l’aimais bien, Roselyne Bachelot, surtout au début, quand elle était la seule, à droite, qui défendait le PACS et ferraillait contre l’homophobie, au contraire de sa collègue Christine Boutin. Mais enfin, lorsqu’elle a quitté le camp chiraquien pour se mettre au service de son ennemi mortel Sarkozy en échange d’un poste ministériel, j’ai trouvé que sa pratique du grand écart dépassait le domaine du sport pour adopter une dynamique bessonnienne (même si Éric Besson n’avait pas encore trahi son camp). Vous me direz qu’elle n’a pas été la seule, et que François Baroin n’a pas trop tardé à l’imiter...
Autre grand écart, le livre qu’elle vient de sortir, À feu et à sang - Carnets secrets d’une présidentielle de tous les dangers. D’abord, c’est un titre idiot, par son sous-titre, et j’aimerais assez qu’on cesse de mettre à toutes les sauces cette expression, « de tous les dangers », démarquée du titre mal traduit que les distributeurs ont attribué au film australien de 1982 The year of living dangerously. Dans ce livre, elle dégomme la presque totalité des membres de son parti, l’UMP, mais surtout François Bayrou, objet de sa part d’une haine extraordinaire pour avoir dit, entre les deux tours de l’élection présidentielle, qu’il voterait à titre personnel pour Hollande – ce qui n’avait pourtant rien d’une consigne de vote donnée à ses électeurs. Mais je reviendrai sur le cas de François Bayrou.
Donc, passons sur les magouilles et règlements de compte, et venons-en au ridicule, mon terrain de chasse favori. Invitée au Grand Journal hier soir, madame Bachelot s’entend présenter une requête : écrire une dédicace sur la page de garde de l’album d’Astérix Le combat des chefs, destinée soit à Christian Jacob, réélu chef de groupe des députés de l’UMP, soit à Xavier Bertrand, qui a échoué en voulant lui piquer ce poste. Elle choisit Jacob, et lui écrit ceci, à quoi je ne change pas une lettre : « Je preferai qu’il y ausi une cheffe ! ». Si vous croyez que j’exagère, téléchargez l’émission avec Captvty (programme de récupération des émissions de télé), c’est au temps 27:35. Je me demande si son livre est aussi bien écrit.
On sent que Christian Jacob va montrer la dédicace à tous ses amis. De belles rigolades en perspective.