Sarkozy, ministre de la parole
Selon Sarkozy dans sa complaisante interview lue ce matin dans « Le Figaro », les attaques contre son fils sont en fait dirigées contre lui, le père. Mais, président, on ne vous attaquerait pas si vous étiez irréprochable. Or vous en êtes très loin.
D’abord, cessez de répéter que votre fils a été élu régulièrement ; on sait ce que valent ces élections, lorsque les électeurs, en l’occurrence les membres du conseil général des Hauts-de-Seine, dépendent de vous pour leur carrière et les faveurs qui vont avec. C’est une élection à l’africaine, rien d’autre.
Et puis, vous-même n’êtes pas un modèle d’efficacité, vous êtes surtout le ministre de la parole et du pilotage à vue. On l’a bien constaté, hier, avec cette visite surprise à Gandrange, que vous évitiez soigneusement depuis un an, et à laquelle vous vous êtes résolu pour fabriquer en hâte un contrefeu au scandale du coup de piston en faveur de votre incapable de rejeton. Si la tension ne retombe pas, qu’allez-vous sortir de votre chapeau ? Une visite sur la dalle d’Argenteuil, protégé par cinq mille policiers, au milieu d’une foule de militants UMP ?
Vous êtes pitoyable, mon pauvre ami (là, c’est une image), et ça commence à se voir de loin. À l’étranger, on vous tient pour un zozo, Angela Merkel vous méprise, Obama refuse de vous recevoir en tête-à-tête, seul Berlusconi voit en vous son égal. C’est brillant. Au point que, dans votre propre parti, vous avez de plus en plus de gens réticents, voire hostiles : Rama Yade, Copé, Devedjian, Juppé, Accoyer, et j’en passe. Bientôt, il ne vous restera plus, en guise de fidèles, qu’Éric Besson et les Balkany, pour tenir compagnie à votre âme damnée, le raciste Hortefeux. Vieux, vous serez encore plus seul que Chirac.