Se mettre en danger

Publié le par Yves-André Samère

Il y a peu, j’ai rappelé cette manie des acteurs : se plaindre de ce qu’en France, « on aime bien mettre les acteurs dans des cases », et démontré l’absurdité de ces jérémiades.

Or il existe chez ces malheureux persécutés une autre habitude, celle de se vanter constamment de leur goût de « se mettre en danger », habitude que, du reste, Béatrice Dalle, qui n’a pas sa langue dans sa poche, a raillée publiquement. Pas une interview de ces modestes zozos qui ne comporte cette vantardise.

Attention, cela ne signifie pas qu’ils bravent le danger physique, par exemple en exécutant, comme jadis ces acteurs courageux qu’étaient Jean Marais ou Jean-Paul Belmondo, leurs cascades eux-mêmes, au péril de leurs vies. Non. Ce qu’ils signifient par là, c’est le simple fait de jouer un rôle dont ils n’ont pas l’habitude ! Par exemple, vous étiez chanteur ? Eh bien, vous jouez dans un film où vous ne chantez pas. Ou vous étiez un comique, et vous jouez un rôle dramatique (comme Fernandel dans Meurtres). Voire l’inverse. On frémit devant l’audace de ces téméraires.

À la radio et à la télévision, le passeur de plat, qui est souvent Stéphane Bern (lui-même a joué dans une pièce comique, où le seul danger qu’il courait était le risque d’être applaudi en faisant l’andouille, chose qu’il réussit à merveille), le manieur de brosse à reluire, disais-je, ne songera jamais à se payer leur tête et à leur rabaisser un peu le caquet. Il vaut tellement mieux les encourager dans leurs prétentions. Sait-on jamais ? On pourrait l’engager lui aussi pour jouer dans une autre pièce ou un autre film, comme ça se fait couramment.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Je préfèrerais un prix Marcel Marceau. Au moins, on ne l’entendrait plus !
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D
Je pense que l'on devrait, après l'Oscar, lui décerner le prix Sophie Marceau.
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Y
Oui, je l’ai lu. Il ne fallait pas moins qu’un exorcisme, pour une si grande vedette. Nous autres, nous sommes bien peu de choses, en comparaison.<br /> <br /> En tout cas, il se confirme que faire du cinéma (et la chère Marion en fait beaucoup), cela fortifie l’intelligence.
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D
Mais n'avez-vous pas lu ce qu'a dit notre Marion Cotillard nationale à propos de son rôle de Piaf ? Elle est allée jusqu'à Bora-Bora pour se débarrasser de son fantôme. Sans doute que Dunkerque ou<br /> Limoges auraient suffi, ou Aubervilliers, mais non. Elle s'est même fait exorciser par des sorciers indigènes. Alors, hein, c'est pas rien de se mettre en danger, faut pas croire.<br /> Je me sens hantée par Claude François (ils le passent en boucle sur Nostalgie). Croyez-vous qu'on me paiera un petit séjour à Bora Bora ?
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