« Secret state » sur Arte

Publié le par Yves-André Samère

Quand je dis qu’Arte est une chaîne de merde, je pèse mes mots, et, la tête sur le billot, je les maintiendrai. Précision : je ne parle pas des programmes, qui sont parfois bons, mais de la diffusion.

Par exemple, les films. Quelle que soient leur qualité artistique, ils sont régulièrement pollués par des inscriptions techniques pendant le générique de début, et par des annonces visuelles et sonores sur le générique de fin. De sorte que, si vous désirez enregistrer et conserver un grand classique, votre enregistrement est gâché. Il y a quelques années, la chaîne avait diffusé Mon oncle, le chef-d’œuvre de Jacques Tati, et on nous avait infligé, au début du générique, une voix féminine se superposant à la bande sonore et lisant la liste des acteurs non mentionnés dans ledit générique ! En somme, Arte corrigeait Tati... En outre, elle a mis des années avant de se préoccuper de la question des sous-titres et des diverses versions de la bande son ; par exemple votre magazine de télé annonçait un film de langue anglaise en version originale, mais vous ne pouviez entendre que les versions doublées, soit en français, soit en allemand ! On a aussi pu voir, il y a quelques années, Le dictateur, de Chaplin, sur l’image duquel la chaîne avait laissé son logo pendant toute la durée du film. Qui, du coup, s’en trouvait nettement amélioré, vous vous en doutez bien. Et, jeudi dernier, le même logo sur Une séparation, le chef-d’œuvre oscarisé d’Asghar Fahradi. On perd ainsi l’occasion d’avoir un grand film dans une résolution supérieure à celle du DVD.

La semaine dernière, c’est le problème récurrent des sous-titres qui s’est posé à nouveau – je n’ai pas vérifié s’il se posait tout le temps, je regarde peu Arte pour les raisons exposées ici. On passait ce soir-là un très bon téléfilm anglais, Secret state, en quatre épisodes de trois quarts d’heure chacun. C’était l’histoire du Premier ministre du Royaume-Uni qui se rendait aux États-Unis pour négocier l’achat, auprès de la firme pétrolière qui l’avait mis au point, d’un carburant destiné aux drones – vous savez, ces avions miniatures et sans pilote, permettant de tuer ses adversaires à des milliers de kilomètres de distance, donc sans risques et de manière propre (pour l’attaquant – l’adversaire, on s’en fout). Or l’avion du Premier ministre n’était jamais arrivé à destination, et s’était abîmé dans l’océan. Attentat, accident ? Le vice-Premier ministre devait à la fois mener l’enquête, assurer l’intérim, et tâcher de gagner les élections législatives pour rester au pouvoir, en dépit des peaux de banane que ses amis du même parti et ceux du parti d’en face glissaient sous ses pas afin de devenir califes à la place du calife. C’était intéressant, très documenté sur les mœurs politiques britanniques, et fort bien joué par de bons acteurs, Gabriel Byrne, Charles Dance et Rupert Graves.

Le téléfilm a bien été diffusé en version originale sous-titrée en français, donc, de ce côté, rien à redire. Mais si vous l’aviez raté, ou si vous vouliez le revoir ou l’enregistrer, vous n’avez droit, sur le site Internet d’Arte, qu’à la version doublée en français. C’est ce qu’on apppelle « une chaîne culturelle ». Heureusement, cette version originale existe sur la dernière version du logiciel Captvty, qui a eu le bon goût de se mettre à jour. Mais le logo de la chaîne persiste sur toutes les versions.

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