Simplifions les formalités administratives
Dans le cadre de la simplification administrative, tâche où le gouvernement d’élite que nous avons la chance d’avoir actuellement réussit à merveille et qui devrait faire reculer la célèbre phobie de même métal, j’ai découvert avant-hier une nouvelle preuve de son efficacité (du gouvernement, pas de la phobie administrative).
Figurez-vous, car j’ai ce vice, que j’ai voulu payer par Internet, comme je le fais toujours, ma taxe foncière, une modeste somme qui suffirait à régler les travaux de ravalement du Palais de Justice, actuellement en cours. Je me suis donc connecté à l’endroit habituel, et j’ai commencé à valider toutes les options, petit travail qui marche très bien et ne prend pas plus d’une demi-minute – et un peu moins de trois heures si c’est Nabilla qui s’y colle.
Hélas, parvenu à la dernière étape de validation finale, la page m’a renvoyé dans les cordes en affirmant que j’avais fait une erreur DANS MON NOM, ce que Nabilla n’aurait jamais fait, et que j’avais tapé au moins « un caractère accentué » que le logiciel de gestion de ladite page ne connaissait pas ! Un caractère accentué ? Mais il n’y en a pas la queue d’un dans mon nom (le vrai, pas mon pseudonyme), et ceux de mes lecteurs qui me connaissent personnellement peuvent le confirmer.
Après trois tentatives aussi couronnées de succès que la première, j’ai abandonné, et envoyé un message au service concerné. Qui, sans surprise, m’a renvoyé à un autre service, selon le principe bien connu dans l’administration, « C’est pas moi, c’est l’autre ». Docile comme vous me connaissez, je me suis alors retourné vers cet autre service, qui m’a répondu le lendemain, donc hier – ça va, vous suivez ? – pour me conseiller de « supprimer le trait d’union de mon prénom », ce qui, depuis des années que je paye mes impôts de cette façon, n’avait jamais été nécessaire. Il faut croire que le concepteur du merveilleur logiciel gérant tout cela n’est pas capable, lui, de supprimer cet ostracisme informatique nouvellement et absurdement introduit (puisqu’il n’existait pas l’année dernière) et de faire admettre le trait d’union tabou parmi les caractères autorisés (rien que des majuscules de A à Z).
Je me suis exécuté, ai remplacé le caractère fatal par... rien, et j’ai pu payer mes impôts. Ouf ! Les travaux de ravalement du Palais de Justice sont sauvés.