Soigner l’Ebola
On apprend que l’Organisation Mondiale de la Santé affirme que le début d’épidémie due au virus Ebola n’a pas été correctement traité, et qu’il serait temps de rectifier le tir. Je n’ai pas d’avis, car je ne connais rien à l’Ebola. En revanche, on peut dire que cette série d’erreurs n’est pas inédite, puisque, bien avant, on a raisonné de travers avec le choléra.
Cette maladie, le choléra, connue depuis 1503 et qui sévit toujours dans certains pays (on l’a signalée au Maroc dans les années soixante et soixante-dix) est connue depuis des siècles. Et pendant des siècles, on a fait fausse route en cherchant un remède là où il ne se trouvait pas. Le choléra se manifeste par des diarrhées violentes, capables de vous vider en peu de temps de tout ce que votre corps contient de liquide : jusqu’à trente litres en une seule journée ! De sorte que vous mourrez très vite de déshydratation et d’insuffisance rénale, en moins de trois jours, voire en quelques heures. Cette maladie, due au manque d’hygiène tout comme l’Ebola, tue encore cent mille malades par an, évidemment dans les pays déficients sur ce point précis, l’hygiène.
Or on s’est échiné, durant des siècles je le répète, à chercher un remède : antidote, drogue, tout ce qui aurait pu tuer le microbe responsable, dont on sut en 1854 seulement que c’était une bactérie appelée Vibrio cholerae. Mais aujourd’hui, on sait très bien comment prévenir le choléra, grâce à une hygiène rigoureuse comme pour l’Ebola, et comment le soigner : en compensant les pertes en eau du malade, littéralement « vidé » par la diarrhée. On peut donc se concentrer sur un traitement simple, le faire boire le plus possible, et, au besoin, lui administrer par perfusion du sérum physiologique.
Qui sait si la fièvre Ebola ne sera pas traitée par une méthode similaire ?