« Soir de fête à Versailles »
Impression mitigée sur la grande soirée donnée par France 2 hier soir, avec l’ami Bern, as usual (au fait, pourquoi les sous-titreurs de films traduisent-ils systématiquement cette expression par le très casse-pieds comme d’hab ?), Bern, donc, préposé à jouer le guide une fois de plus, mais un guide qui aimerait faire l’andouille – c’est sa marque de fabrique, et elle ne l’empêchera pas, le jour venu, d’entrer à l’Académie pour y rejoindre Loránt Deustch, puisque Jean d’Ormesson et Giscard y sont déjà.
Peu de reproches à faire à ce spectacle de télé, sinon le nombre excessif de chansons dont on avait truffé le fil conducteur (et truffer un fil, croyez-moi, ce n’est pas de la tarte). Disons que Philippe Jaroussky était à la hauteur, mais pas le fils Dutronc, encore moins Nolwenn Leroy, petite chanteuse très surfaite. On avait chargé Loránt Deustch, déjà nommé ci-dessus (mais je l’adore : pas une seule faute de français dans son livre Métronome), de décrire les jardins du château, ce qu’il a fait bien mieux que l’encombrant Alain Baraton, venu comme d’habitude se laisser complimenter sur sa vie sexuelle (surbookée, laisse-t-il entendre) et rajouter quelques fautes de français à ses bavardages très convenus (lui aussi se rappelait DE quelque chose !).
Déplaisir, aussi, de constater qu’on avait fait venir François Morel, non pas pour participer au dîner qui termina les mondanités, mais uniquement pour afficher un air consterné devant les numéros comiques musicaux que, lâchement, Bern l’avait chargé de commenter. Shirley et Dino, venus sans leur pseudos habituels, feignaient d'être les organisateurs de la soirée, et le vaniteux cuisinier Alain Ducasse, qui s’était déplacé pour se faire un peu de publicité, a nourri les convives avec des préparations si peu copieuses qu’elles n’auraient pas rempli une dent creuse. Ce gars-là, de toute évidence, ne sait pas ce que c’est qu’avoir faim. Je déteste ces outres pleines de vent, qui vous régalent de quinze centimètres cubes de légumes pas cuits – il s’en vante, les légumes DOIVENT être « à peine réchauffés » – pour l’équivalent de trois mois de salaire des marmitons qu’ils exploitent.
Mais les jardins sont si beaux ! Or on commémorait le quatre-centième anniversaire de la naissance de Le Nôtre...