Suggestions pour un autre verdict

Publié le par Yves-André Samère

On ne veut pas la mort du pêcheur. Mais il ne faut pas non plus se foutre du monde, et larmoyer sur le jugement qui frappe Chirac. Il arrive « bien tard », ce jugement ? Mais à qui la faute ? QUI a multiplié les obstacles pour tenter d’empêcher un procès ? Rappelons que Chirac n’est plus président de la République depuis presque cinq ans, on a eu largement le temps de l’amener devant un tribunal.

Quant au contenu de ce verdict, que certains, par exemple Giesbert, ont le culot de trouver « sévère », je le trouve, moi, bien mou. Le juge avait au moins trois autres possibilités, et, après tout, les « travaux d’intérêt général » peuvent prêter à bien des interprétations. On pouvait dire, ô Dieu, bien des choses, en somme / En variant le ton. Par exemple, tenez :

Et d’une, le juge pouvait prononcer un arrêt par lequel on supprimait les émoluments que Chirac touche pour son appartenance au Conseil constitutionnel… où il ne met plus les pieds depuis longtemps. Si le salaire indu que touchait Luc Ferry pour des cours qu’il ne donnait pas a pu faire scandale et a été supprimé, pourquoi traiter autrement Jacques Chirac ? Supprimer aussi la disposition aberrante par laquelle la République paye le loyer des « bureaux » que loue Chirac, alors qu’il ne fait aucun travail pour la collectivité : en quoi ce grand buveur de bière et saucissonneur émérite a-t-il besoin de bureaux ? Les bistrots devraient lui suffire.

Ensuite, le juge pouvait prononcer une interdiction de séjour de Chirac dans la ville de Paris, dont, après tout, il a pillé les finances. Que la victime ne veuille plus voir en ses murs son voleur, ce serait assez normal. Le juge pouvait aussi l’assigner à résidence dans son château de Bity, dont la République assure l’entretien et… la garde, par une flopée de gendarmes qui veillent depuis 1974 sur une baraque vide !

Enfin, le juge aurait pu prendre une ordonnance stipulant que Chirac serait conduit à Fleury-Mérogis. Pas pour y être incarcéré, non, mais pour l’inviter à visiter les lieux de la façon la plus complète possible. Il aurait pu ainsi apprécier ce à quoi il échappait, et à quoi sont astreints des détenus qui, souvent, en ont fait bien moins que lui, et s’entassent à raison de deux, voire trois fois la capacité d’« hébergement » des cellules – ce qui fait de nous la honte des pays civilisés.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Mais toutes mes suggestions sont judicieuses !
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D
Vos deux dernières suggestions me paraissent judicieuses.<br /> D'une : soit il se tape la présence de Bernie au fin fond de la Corrèze tous les jours.<br /> De deux : soit il a des cauchemars en voyant ce à quoi sont réduits les détenus.<br /> De trois : ou des rêves fous, tout pour échapper à la première suggestion retenue.
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