Sur France 2 : la reine Hortense

Publié le par Yves-André Samère

Depuis que Secrets d’Histoire, sur France 2, a recruté d’autres historiens, cette émission me semble meilleure. En tout cas, on ne pouvait rien reprocher à l’édition d’avant-hier, qui avait pour sujet la reine Hortense, autrement dit Hortense de Beauharnais, fille de cette Marie-Rose Tascher, veuve du vicomte Alexandre de Beauharnais, guillotiné à la Révolution, ancienne maîtresse de Barras, qui, las d’elle, l’avait refilée au général Bonaparte – celle-là même qu’il surnomma Joséphine, et dont il fit une impératrice, ne cessant jamais de l’aimer même après leur divorce. Elle avait deux enfants, Eugène et Hortense, très attachés l’un à l’autre, et que Bonaparte adopta. Soit dit en passant, Bonaparte était à ce point fou d’elle que, lors de la campagne d’Égypte qu’il commandait en chef, ayant appris que, restée à Paris, elle le trompait, il laissa tomber sa mission et son armée pour regagner en hâte la France et ne plus revenir  ! Bonaparte déserteur, on n’enseigne pas ce détail dans les écoles...

Joséphine avait un petit défaut : elle était devenue stérile, ce que son futur empereur de mari ne savait pas lorsqu’il l’épousa en 1796. Quand il fut devenu évident qu’elle ne lui donnerait jamais d’enfant, Bonaparte eut le projet de se fabriquer un héritier via sa fille Hortense, qu’il contraignit à épouser son jeune frère Louis. Certes, Hortense aimait un autre homme, Duroc, futur général d’empire, mais elle dut céder pour épouser Louis, à dix-neuf ans. Ce Louis, de quatre ans plus âgé, avait un caractère épouvantable et souffrait d’une maladie vénérienne, et jamais sa femme ne le supporta, surtout lorsque son empereur de frère l’installa sur le trône de Hollande. Elle le trompa donc abominablement, et il n’est pas du tout certain que, des trois garçons dont elle accoucha, Louis ait été le père du plus jeune, le futur Napoléon III. Hortense eut d’ailleurs un amant officiel par la suite, Charles de Flahaut, fils naturel de Talleyrand, dont elle eut hors mariage un enfant qui devint célèbre, reconnu par un quidam que l’on rétribua, un certain Demorny, et qui devint plus tard le duc de Morny et ministre de l’Intérieur de son demi-frère Napoléon III.

Cette Hortense était un personnage intéressant, cultivée, musicienne (une chanson qu’elle composa, Partant pour la Syrie, devient l’hymne non officiel du Second Empire !), mais elle ne put rester en France, bien qu’ayant fait la paix avec la royauté française et le roi Louis-Philippe, car, depuis 1816, Louis XVIII étant roi, la loi interdisait tout séjour en France aux membres de la famille Bonaparte. Elle termina sa vie en Suisse, emportée par un cancer de l’utérus, à l’âge de cinquante-quatre ans.

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