Sur France 2 : Maria Callas
Hier soir, l’émission Secrets d’Histoire, qui passe en été tous les mardis sur France 2, s’intéressait à Maria Callas, laquelle a la réputation d’avoir été durant quelques années, avant de perdre bêtement sa voix, la plus grande cantatrice de tous les temps (qu’est-ce qu’on en sait, en réalité ? On a des enregistrements des siècles précédents ?). Et, pour une fois, l’émission était courte : à peine une heure. Mais elle était conçue ainsi, pour être suivie en direct d’un spectacle, Othello, de Verdi, donné à Orange avec Roberto Alagna.
Je dois avouer que je ne sais pas grand-chose de Maria Callas, hormis sa prodigieuse cure d’amaigrissement et son idylle absurde avec ce malfrat qu’était Aristote Onassis (à propos, tous les commentateurs de l’émission se sont ingéniés à prononcer « OnaZIS » – grotesque : même les noms les plus connus, ces zozos ne s’en sortent pas). Idylle absurde, car Onassis ne voulait que se payer une vedette d’un monde qui lui était complètement étranger, puisqu’il ignorait tout de l’art lyrique ; et la meilleure preuve, c’est qu’après avoir fait de la Callas sa maîtresse, il s’est offert la veuve Kennedy, mais pour l’épouser cette fois. Elle choisissait bien mal ses maris, la pauvre Jackie : riches, mais de véritables bandits...
En tout cas, cette union adultérine s’est avérée désastreuse, car Onassis le mal prénommé (Aristote, tu parles !) a traîné sa conquête dans tous les endroits pas faits pour elle, et elle a eu la bêtise de se laisser entraîner. Au bout du compte, elle y a perdu sa voix, et sa réputation avec. Il l’a évidemment larguée, pauvre chanteuse pas très futée.
Finalement, le point le plus intéressant de sa vie a été son amitié avec Luchino Visconti, qui était d’une autre qualité, et la télé a eu la bonne idée de nous montrer à quel point le réalisateur était riche. Aristocrate authentique, né dans un palais qui ne l’était pas moins, il a fini dans un autre palais, absolument somptueux, au bord du lac de Come, et on connaît bien des rois qui n’étaient pas aussi bien logés ! Mais lui avait plus de goût qu’Onassis et son amie Maria. Dommage pour elle, il était homosexuel, comme le monde entier le savait. Si ces deux-là s’étaient mariés, les amateurs de musique y auraient gagné.