Télescope contre lunette astronomique
Si certains conservaient encore quelques illusions sur les journalistes, la lecture de cet article devraient les convaincre qu’on ne doit surtout pas prendre ces zozos au pied de la lettre !
L’auteur de cet billet mal documenté affirme en effet que Galilée a fait une observation au télescope en 1610, lui pemettant de voir que les satellites de Jupiter tournaient autour de leur planète assez rapidement – ce que j’ai observé moi-même, ayant été un peu équipé voici quelques années. Seulement, il y a un hic : en 1610, le télescope n’avait pas encore été inventé ! Le premier télescope a été construit en 1671, et, à cette date, Galilée engraissait les pissenlits par la racine depuis vingt-neuf ans.
Le seul instrument dont a pu disposer Galilée en 1610, c’est une lunette astronomique. Or ces deux instruments sont TRÈS différents, y compris d’aspect, de sorte que seul un cancre ou un journaliste peuvent les confondre. Si le télescope grossit l’objet de ses observations grâce à un miroir parabolique, la lunette accouple deux lentilles. La plus grosse, à l’avant, est un objectif, elle a une focale longue et un grand diamètre, et la plus petite, sur laquelle vous appliquez votre œil, est un oculaire à focale courte, servant de loupe aux images envoyées par l’objectif. Comme le grossissement est fonction du rappport entre ces deux distances focales, il s’ensuit que, plus la longueur de la lunette est importante, plus elle peut grossir les objets observés. C’est donc un objet encombrant.
Le télescope, au contraire, peut être beaucoup plus court, le miroir remplaçant l’objectif, et ses avantages sont si grands qu’aujourd’hui, c’est lui qu’on utilise exclusivement. La seule difficulté est d’avoir un miroir parfait, ce qui, pour les télescopes géants, coûte une fortune. Néanmoins, c’est faisable, et on peut fabriquer un miroir de plusieurs mètres de diamètre. Allez donc fabriquer une lentille de cette taille ! Cependant, à l’époque de Galilée, la question ne se posait pas, tous les instruments d’observation étaient de petite taille.
Aujourd’hui, ce sont les journalistes qui sont de petite taille. À quoi ils ajoutent une prodigieuse flemmardise, qui les empêche de se renseigner avant d’écrire des bêtises.