Tics en toc
Entendu ce matin Lionel Jospin sur France Inter. Très vite, un détail me frappe : tout comme Marie Colmant avec ses pathologiques « Voilà ! » balancés toutes les dix secondes, voire plus fréquemment, Jospin a un tic, puisque sans cesse revient dans sa bouche l’expression d’ailleurs (ou ailleurs tout court). En dix minutes, il l’a sortie huit fois.
Qu’est-ce qui fait que certaines personnes ne peuvent s’empêcher de farcir leurs discours d’un mot qui revient sans arrêt ? Lorsqu’elles le font inconsciemment – je veux dire, quand on ne le leur a pas fait remarquer –, c’est un simple tic, ou parce que le mot leur plaît davantage ou leur semble pratique. Mais si elles le savent ? Là, le tic tourne à la maladie mentale, pas gravissime, mais certaine.
Pour les voilà-istes, le diagnostic est simple : la paresse et le dédain de ses semblables. On se lance dans une phrase sans se soucier de ce qu’autrui devra en faire, et on coupe son discours lorsqu’on est à court d’idée ou de vocabulaire. Sous-entendu : pauvre cloche, débrouille-toi pour terminer à ma place, je ne vais tout de même pas me fatiguer à me faire comprendre par un blaireau dans ton genre.
Dans les autres cas, je suis perplexe. Il y a un psychiatre devant votre écran ?