Tonton De Gaulle ?
Je sais, je sais, « Tonton », c’était plutôt le surnom de Mitterrand, qui ne saurait être confondu avec De Gaulle, vu leur différence de taille. Mais l’actualité farceuse a failli faire croire à un rapprochement entre la mort de Mongénéral, dont on commémorait aujourd’hui le quarante-troisième anniversaire, et la sortie du film Les tontons flingueurs, il y a cinquante ans. Néanmoins, il y a une petite erreur, puisque le film n’est PAS sorti un 9 novembre ! Vous pensez bien que j’ai vérifié, comme toujours. Donc, le film de Georges Lautner est sorti le 27 novembre 1963, et il n’y a plus aucun rapport avec De Gaulle.
Quoique, à la réflexion, il en existe un, mais distant : le dialogue de ce film très surfait, on nous le serine assez, était l’œuvre de Michel Audiard, or Audiard, qui n’était au départ que scénariste-dialoguiste (il a écrit 129 films !), a voulu devenir metteur en scène, ce qui n’était pas sa meilleure idée. Il a donc réalisé dix films, entre 1951 (La marche, avec Maurice Biraud, passé totalement inaperçu et dont on ne retrouve aucune trace) et 1974 (Bons baisers... à lundi, navet oublié lui aussi). En fait, ces films se caractérisaient surtout par leurs titres à rallonge, et le titre le plus long, celui de son deuxième film, sorti en 1958, était Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Or, ce titre, De Gaulle himself y a fait allusion dans son allocution ayant suivi sa fuite piteuse à Baden-Baden, puisque, parlant des étudiants qui s’étaient révoltés contre lui cette année-là et l’avaient forcé à demander du secours au général Massu qu’il avait limogé, il avait dit qu’ils étaient comme « des canards sauvages qui se prennent pour les enfants du Bon Dieu ».
De Gaulle adorait balancer des vannes, c’était sa principale qualité, et il aurait pu « faire » le Point-Virgule et le Café de la Gare si ces théâtres avaient existé de son temps – mais il faisait ça plutôt pour se concilier les journalistes, faciles à contenter il est vrai...