Un bel exemple de sensibilité nazie
Philip K. Dick est un écrivain, auteur de romans et nouvelles fantastiques, et qui est très connu des cinéphiles : vingt de ses œuvres ont été adaptées au cinéma ou à la télévision. Dans le genre, il n’y a guère que Richard Matheson qui fasse mieux, puisque lui a vu quatre-vingts de ses romans et nouvelles portés à l’écran !
Dans la préface d’un des recueils de ses nouvelles (elles sont sept, sous le titre générique, en français, de Souvenir), il parle du nazisme, thème qui semble le préoccuper beaucoup, et rapporte cette histoire, dont pourtant je ne garantis pas l’authenticité : Heinrich Himmler, patron des S.S., chef de la police allemande – comprenant la Gestapo –, ministre de l’Intérieur à partir de 1943, et commandant en chef de l’armée de réserve de la Wehrmacht, voulut un jour « assister à l’exécution de Juifs innocents et inoffensifs ». On les fusilla en sa présence, et... « il eut une convulsion d’horreur, il eut une défaillance, tomba par terre et roula dans un spasme d’angoisse ».
On l’aida à se relever, et il décida sur-le-champ que les Juifs ne devaient plus être fusillés ! Il fallait, dit-il, qu’on trouve « une méthode miséricordieuse, indolore et instantanée » (moi qui croyait qu’être fusillé apportait une mort instantanée ! Mais je manque d’expérience, c’est manifeste).
Le résultat de cette histoire touchante, c’est qu’on mit au point une autre méthode, et vous savez laquelle. Claude Lanzmann a raconté tout cela en détail dans Shoah.
Au fond, ces nazis, c’étaient des boules de sensibilité.
(NB : le regretté Adolf, lui, n’a jamais demandé à VOIR exécuter des Juifs. Soit il s’en fichait, soit il craignait d’être encore plus affecté que son copain Heinrich)