« Un monde tout nu »

Publié le par Yves-André Samère

Vu cet après-midi, sur la chaîne Jimmy, une émission d’une heure présentée par Marianne James, Un monde tout nu. Thème : le nu dans la publicité pour la première partie, le nu comme moyen de manifestation socio-politique pour la seconde.

Un maximum d’images plutôt moches dans cette seconde partie. Il va sans dire que, lorsque c’est la pub qui diffuse, les agences peuvent s’offrir de bons photographes et de beaux modèles, aussi bien féminins que masculins, et que c’est agréable à regarder – je n’ai pas dit « excitant », à de très rares exceptions près. Mais pour les manifestations de rue, on fait avec ce qu’on a, et c’est invariablement hideux.

Pourquoi ces images sont-elles moches ? Parce que, paresseusement, et cela se produit constamment à la télé voire au cinéma, on a inséré des images d’archives au format 4/3 dans un film destiné à être diffusé en 16/9, sans faire le travail de mise à jour du format. Par conséquent, trois fois sur quatre, les personnages sont étirés en largeur, comme sur les téléviseurs mal réglés qu’on voit en magasin, ou chez les piqués qui ont payé pour un écran 16/9 et VEULENT des images 16/9, pas des bandes noires sur les côtés.

Je l’aurais parié avant de voir le film, et ça n’a pas raté, on a eu droit une fois de plus à la séquence sur le perchiste Romain Mesnil « courant nu dans les rues de Paris », performance bidon qu’il n’a jamais accomplie dans ces conditions, un cache noir sur les images empêchant de constater qu’il portait un slip de couleur chair, ce qu’il a avoué une seule fois à la télévision. Depuis, il a fait marche arrière, car cela nuisait à sa réputation, et tout le monde a fait semblant de ne rien savoir. Entendu aussi une gourdasse critiquant bêtement les joueurs de rubgy et leur annuel calendrier Les dieux du stade, où ils posent nus et qu’ils publient chaque année depuis dix ans : la pauvre croit qu’ils font cela pour de l’argent et avance, comme au Café du Commerce, qu’ils « gagnent bien assez comme ça » ; elle ignore qu’ils ne touchent pas un centime, que les recettes vont à des œuvres charitables (j’ai horreur du mot caritatif), et que les rugbymen ne sont pas des footballeurs. Et puis, un imbécile qui se dit comédien et qui a naguère fait partie de la bande à Ruquier (mais non, ce n’est pas Steevy Boulay, qui est plus intelligent), jaloux d’être moche, trouve qu’ils ont l’air de « strip-teaseuses canadiennes ». Pourquoi canadiennes, « la question ne sera pas posée », comme au procès Ben Barka.

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