Un président frugal

Publié le par Yves-André Samère

« Mes chers compatriotes, vous m’avez élu à la tête de notre État sur la foi de certaines promesses que je vous ai faites durant ma campagne électorale, promesses que j’entends bien tenir. J’ai du reste commencé à les tenir, et je ne dévierai pas de ma route.

Mais il y a une promesse que je ne vous ai pas faite : celle d’être un président “normal”. Et si je ne vous l’ai pas faite, c’est pour deux raisons.

La première, c’est qu’elle aurait relevé de la pure démagogie, destinée à glaner les suffrages des seuls naïfs. Ce point n’a pas besoin d’être développé, son évidence est criante, et je ne vais pas vous considérer comme des écoliers à qui l’on doit tout expliquer.

La seconde, c’est que ladite promesse serait impossible à tenir. Depuis que les États existent et ont un dirigeant, jamais, absolument jamais, il n’y a eu de chef d’État normal ! C’est un non-sens. Un chef d’État ne saurait vivre normalement. Chez nous, même celui qui s’est approché le plus près de la normalité telle que je l’entends définir par des menteurs, notre dernier roi, Louis-Philippe, a bien dû se résigner à vivre dans les palais nationaux, à être protégé et entretenu dans le luxe, et, lorsqu’il a été renversé par la Révolution de Juillet, il était assez fortuné pour s’exiler en Angleterre – et pas dans un bed and breakfast !

Je ne suis et ne serai donc pas un président normal. En revanche, j’entends bien être un président FRUGAL. Je sais, ce mot ne dit rien aux politiques. Mon intention est donc de ne pas vivre comme certains de mes prédécesseurs, car ce serait, disons le mot qui fâche, vous VOLER ! Je ne suivrai donc guère que l’exemple des deux premiers présidents de la Cinquième République, Charles De Gaulle et Georges Pompidou. Ainsi, je n’utiliserai pas les moyens de l’État pour aller chasser jusqu’à deux fois par semaine en Afrique, comme le faisait monsieur Giscard d’Estaing. Je ne prendrai pas l’hélicoptère pour aller déjeuner à l’autre bout de la France, en y emmenant mes amis, comme le faisait monsieur Mitterrand ; ni ne déjeunerai dans les restaurants les plus chers de la capitale ; et, au contraire de son habitude dont certains ont la naïveté de s’extasier, je ne passerai pas un week-end sur deux à Venise, et l’autre dans un château, à vos frais, chers contribuables. Je ne dilaperai pas les deniers de l’État ou des Français pour me goberger, à raison de 4000 francs par jour, sur l’exemple déplorable de monsieur Chirac et de madame, qui ont rendu célèbres leurs frais de bouche à l’Hôtel de Ville. Et je ne ferai pas de l’Hôtel Bristol, un palace à deux pas de l’Élysée, ma cantine ordinaire, comme le fit si souvent monsieur Sarkozy.

Oui, je sais, encore un point inédit : je nomme mes prédécesseurs et fustige leurs mauvaises habitudes. Excusez-moi d’avoir mon franc-parler et d’éviter toute forme d’hypocrisie. Mais je ne crois pas que vous ayez souhaité un président qui pratique la langue de bois. »

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
C'est bon, vous êtes prêt.<br /> Choisissez bien votre fournisseur de costumes normaux et de chaussures (très bien en Italie...ce n'est pas si loin et ils ont besoin de redorer leur commerce extérieur).<br /> Et on vote pour vous!
Répondre