Un roi pourrait vaincre l’Ebola

Publié le par Yves-André Samère

Vous n’ignorez pas que le virus Ebola fait des ravages en Afrique, où l’on collectionne toutes les guignes possibles. Et j’ai au moins un ami en Côte d’Ivoire, pays qui, pour l’instant, n’est pas touché, mais ses compatriotes ont peur, et on les comprend.

Or cette peur disparaîtrait si le pays revenait à sa situation politique précédente. Vous ne comprenez pas ? Je vous explique.

Après l’indépendance du pays, survenue (les cons disent « intervenue ») un peu partout sur le continent en 1960, la Côte d’Ivoire, qui était une colonie française, est devenue une république, et a pris comme président Félix Houphouët-Boigny, qui a tenu jusqu’à sa mort en 1993. Officiellement, il était alors âgé de 88 ans, mais chacun savait que c’était un bobard, et qu’il ne pouvait pas être né en 1905 comme il le prétendait, attendu qu’il avait décroché son diplôme de médecin en... 1925. Médecin à vingt ans, on ne voit ça que dans les contes de fée et les biographies officielles. Mais peu importe, la question n’est pas là.

Très paternaliste, tenant beaucoup à être qualifié de « Père de la Nation » et de « Vieux sage de l’Afrique », pilier d’église au point de vouloir faire construire dans son village natal de Yamoussoukro la plus grande basilique du monde – sic, mal copiée sur Saint-Pierre de Rome, elle est plus petite –, Félix Houphouët-Boigny était né fils de chef par sa mère, et on disait donc de lui qu’il était roi, puisque là-bas, un chef de tribu, c’est un roi ! Vous allez rire : lorsque notre ministre de l’Environnement et maire de La Rochelle,  Michel Crépeau aujourd’hui décédé, s’est rendu en visite officielle dans le pays, on l’a sacré... roi de Bouna – sachant que Bouna est une réserve animalière dans l’est du pays. Je vous signale qu’il y a en Côte d’Ivoire une myriade de tribus, qui parlent soixante langues différentes...

Mais, ayant été admis comme ministre dans le dernier gouvernement de Charles De Gaulle en 1958, Houphouët ne pouvait décemment plus se targuer d’être roi, et il s’est contenté d’être le président de son pays. Curieusement, il n’avait pas démissionné de son poste de ministre français, il est par conséquent resté pendant six mois président ivoirien ET ministre d’État français ! Un peu la situation inverse de Michel Crépeau.

Et le virus Ebola, dans tout cela ? C’est très simple : en France, nos rois avaient la réputation de guérir, par simple toucher, les écrouelles de leurs sujets. Certes, cette maladie assez répugnante est causée par une bactérie, mais rien ne nous dit que Le Ciel n’étendrait pas ce pouvoir sur les virus. De sorte que, s’il vivait encore et s’il était resté officiellement roi, Houphouët, toujours médecin de formation, aurait peut-être pu guérir ses sujets de la fièvre Ebola.

Mais ce que j’en dis...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :